Catégorie : Blog

Catégorie permettant de n’avoir que le « vrai » contenu produit par l’asso’ sans microblogging (ActivityPub)

  • Lettre d’informations avril 2025

    Édito

    Le Baromètre poursuit sa route. Et même si Besançon fait déjà partie des qualifiées au classement – ce qui ne signifie pas qu’il faille s’arrêter –, on constate une absence criante de participation en périphérie. On le rappelle, pas besoin de faire du vélo pour répondre au questionnaire, tous les avis comptent ! À cet effet, nous avons pris l’initiative d’interpeller les différentes communes (ainsi que le Département, quitte à faire) pour communiquer à ce sujet, et vous invitons à faire de même.

    Rencontres

    Assemblée Générale

    Notre Assemblée Générale 2025 se tiendra le 2 juin 18 h 30 à l’atelier des Manivelles au 37 rue Battant. On y fera un retour sur l’année écoulée, mais aussi et surtout sur celle en cours selon vos besoins et propositions !

    Ciné-débat

    Ce vendredi 18 avril, nos homologues de L’avenir à vélo organisent une séance de projection du documentaire « Les roues de l’avenir » en présence de son producteur Baptiste Lemaitre.

    Info’ Vélo

    Taxer les vélos, la mauvaise voie

    En Suisse, on se pose la question d’une taxe destinée aux cyclistes pour « participer à l’entretien des routes ». Rappelons à cet effet l’existence de la loi de puissance quatrième estimant l’usure de chaussée selon le véhicule, on ne parle que d’un facteur 40 000… Relayé par un local, une pépite datant de cet hiver mettant en avant le maire de Québec à propos d’une idée similaire.

    Transports en commun : la gratuité « partielle » du réseau Ginko votée, voici ce qui va changer

    Vous ne le saviez peut-être pas, mais Besançon réfléchissait activement à rendre plus accessible le transport en commun. Et pour cela, elle vient d’adopter la gratuité tous les samedis, ainsi que toute l’année pour les moins de 15 ans !

    Les mobilités adolescentes et quelques raisons de ne pas désespérer

    Gérard Hernja le constate également, « De plus en plus de jeunes renoncent à l’automobile. […] Le vélo pourrait être une alternative viable, mais son adoption massive est freinée par un manque criant d’infrastructures sécurisées, notamment dans les zones périurbaines et rurales ».

    Circulation, des faits plutôt que des fakes

    Anne Vignot partage des observations à partir de données de comptages, depuis 2019 : les déplacements augmentent à Besançon, principalement en rendant possible les alternatives à la voiture notamment sur les trajets domicile-travail. Une orientation à féliciter dans l’objectif d’une mobilité plus accessible, en particulier sur des trajets inter-urbains ! D’ailleurs, le saviez-vous ? Le Département engage annuellement 150 k€ d’aide au cyclable pour le Grand Besançon.

    Jalonnement cyclable

    Correspondant au tracé de l’itinéraire V6, une voie verte a été aménagée le long de la RN57 entre Miserey-Salines et le collège de Châtillon-le-Duc, où une deuxième voie amène jusqu’à Devecey, où un cheminement amène jusqu’à Moncey, où… Bref, le résultat est sans appel sur les applications d’itinéraires : malgré le dénivelé, être séparé du flux motorisé est un vrai plus !

    Comparaison de l'itinéraire entre le début du nouvel aménagement extrémité Miserey-Salines et le collège de Châtillon-le-Duc, sur GéoVélo. Le trajet passe de 39 min et 7,6 km à 20 min et 4,1 km. Le tout en site exclusivement sécurisé !

    La Réserve mondiale des paysages

    Panoramax (dénommé « Réserve mondiale des paysages ») est présenté comme un conservatoire de l’espace visible hauteur d’homme, de femme, d’enfant. Ce n’est pas une exagération, exemple sur la voie verte mentionnée précédemment où les images témoignent de ce que verrait un enfant. Ici pas le confort d’une 360° ou d’une vue aérienne omnisciente, seulement une vue plus humaine.

    Cycl’astuces

    (Rien ce mois ci, notre rédacteur a été pris de court et n’a que pour maigre défense : « Vu la météo, pensez à bien vous hydrater et à la crème solaire, le réchauffement tape dur cette année ». On compte sur vous pour nous en envoyer davantage ! Ça peut être digne du Prix Nobel comme un petit plus au quotidien, on relaiera ces trucs chouettes qui vous simplifient la vie.)

    Fediverse Reactions
  • Hommage à Paul

    Photo d'une foule rassemblée sur l'Esplanade des droits de l'Homme pour rendre hommage à Paul, cycliste militant, assassiné.

    Vous avez été près de 200 personnes, rassemblées ce soir pour rendre hommage à Paul Varry. Pour dire stop à la violence motorisée rendue banale. Car non, le meurtre de Paul n’est pas un cas isolé. Beaucoup d’entre nous, pour ne pas dire l’ensemble, subissons cette violence au quotidien : refus de priorités, dépassements rasants, intimidations, stationnement gênant… Partout. Tout le temps. La violence motorisée tue. Il est inacceptable lors d’un simple déplacement. Cet acte, ainsi que tous les autres, doivent être sanctionnés pour enfin apaiser nos rues. Apaiser nos vies.

  • Lettre ouverte : Mea culpa de l’Association Vélo Besançon

    L’AVB tient à s’excuser auprès des cyclistes bisontins pour avoir militée en faveur de la création d’un aménagement cyclable rue de Vesoul, au niveau de l’effondrement karstique.

    On ne pouvait pas dire que l’on avait pas été prévenu, tant la qualité des aménagements cyclables laisse à désirer dans l’agglomération bisontine. Rien que dans le secteur, il y a 2 voies vertes sur trottoir¹ quasiment impraticables car le traitement de leur interface avec la voirie existante est bâclé². Mais que voulez-vous, pour être bénévole à l’AVB il faut bien avoir un peu d’optimisme.

    En apprenant que le Département ne prévoyait initialement pas d’aménagement cyclable sur la partie de la rue de Vesoul qui allait être reconstruite suite à l’effondrement karstique, nous avons décidé de monter au créneau. Nous avons écrit au Département, et même organisé une vélorution dédiée au sujet. Mais mal nous en a pris, il aurait tellement mieux valu ne rien faire plutôt que ça ! Il aura suffit de moins de 3 jours avant la réouverture à la circulation pour que déjà nous recevions les premiers retours de cyclistes décontenancés. Certains s’aventurant sur l’aménagement, en travaux, faute de signalisation adaptée aux extrémités.

    Quiconque est déjà repassé sur cette portion de la rue de Vesoul depuis sa réouverture s’est forcément posé la même question : comment fait-on pour accéder à la nouvelle piste cyclable ? Il faut croire que le service voirie du Grand Besançon pense que les cyclistes sont dotés du super pouvoir de téléportation ! Ou alors ils se moquent totalement d’eux et de leur sécurité, et considèrent qu’ils n’auront qu’à s’accommoder de la situation. Imaginez que vous êtes à vélo, arrivant du bas de la rue de Vesoul, à destination du collège Camus. Avec ce nouvel aménagement, vous devez freiner juste avant le feu tricolore du carrefour avec la rue de Chaillot (1er exercice périlleux !), tourner à angle droit pour monter sur le trottoir (2e exercice périlleux), esquiver les éventuels piétons présents (3e exercice périlleux), vous armer de patience pour traverser les 2 larges voies de circulation de la rue de Vesoul, vous armer à nouveau de patience pour traverser les 2 voies de la rue de Chaillot, circuler pendant quelques dizaines de mètres sur un trottoir en espérant à nouveau qu’il n’y ait pas de piétons (4e exercice périlleux), refaire un virage à angle droit pour rejoindre la nouvelle piste cyclable (5e exercice périlleux), ouf quelques dizaines de mètres de répit avant de vous arrêter pour vous arracher les cheveux en vous demandant comment vous aller traverser à nouveau la rue de Vesoul dans toute sa largeur pour rejoindre le collège (6e exercice périlleux). Nous pourrions décrire tous les itinéraires possibles via cet aménagement : pas un ne fonctionne.

    Plan de travaux fourni par le Grand Besançon Métropole.
    Plan de travaux © France 3 Franche-Comté

    Face à cela les cyclistes ont alors 3 options :

    1. Éviter de passer par cette rue et faire de longs détours. Les automobilistes penseront alors « Ça sert à rien d’investir dans les aménagements cyclables, il n’y a personne dessus ! ;
    2. Continuer de passer par là mais ne pas emprunter l’aménagement. Les automobilistes penseront alors « Qu’est-ce qu’il fait là celui-là ? Il pourrait pas aller sur la piste cyclable ! Il font vraiment n’importe quoi ces cyclistes ! » ;
    3. Emprunter le nouvel aménagement cyclable mais, comme décrit plus haut, à vos risques et périls.

    L’AVB avait pourtant alerté sur la non pertinence de l’aménagement projeté. Mais nos recommandations n’ont, comme souvent, pas été prises au sérieux. Cet état de fait a déjà découragé plus d’un bénévole de l’association. Nombre d’entre nous ont fait le choix de ne plus s’investir dans les échanges avec les aménageurs publics tant cela donne le sentiment de perdre son temps.

    Les enjeux sont pourtant cruciaux. C’est la ville et les modes de déplacement de demain qui s’écrivent au fil de ces rénovations de voirie. C’est loupé pour les 25 prochaines années pour le haut de la rue de Vesoul. Espérons que le Grand Besançon et le Département sauront rectifier le tir pour les prochaines fois !


    ¹ Rappelons au passage que les voies vertes sur trottoir ne sont, selon les recommandations du CEREMA, possible qu’en dehors de toute voirie existante. Or, le Grand Besançon est coutumier de ces aménagements dysfonctionnels qui entraînent des conflits d’usage entre piétons et cyclistes.

    ² Nous faisons référence ici à la voie verte sur trottoir qui longe l’extrémité du chemin de la Combe aux chiens, et qui est inaccessible pour les cyclistes qui arrivent de la rue Avicennes, ainsi qu’à la voie verte sur trottoir de la rue des Founottes, pour laquelle les interfaces avec les 2 carrefours à ses extrémités ont été également négligées.

  • Vélorution du 25 mai

    Photo panoramique du cortège à l'intersection en travaux de la rue de Vesoul et la rue de Chaillot ©A.Pesquet

    On vous l’avait annoncée – certes un peu tardivement, n’hésitez pas à venir nous prêter main forte –, et vous étiez au rendez-vous ! Ce samedi, c’est 300 cyclistes de profils divers et variés qui se sont réunis sous un soleil commandé pour l’occasion.

    Le cortège s’est élancé depuis la Gare Viotte vers le collège Camus, avant de redescendre sur la Place Leclerc par la rue de Chaillot, pour se terminer à l’atelier des Manivelles.

    Nous avons profité de ce rassemblement et rappelé notre position suite à la déclaration du Conseil Départemental souhaitant rétablir cette section à l’identique. Vous pouvez retrouver sur notre site une copie du courrier que nous avons adressé à cet effet.

    Cette rue est un véritable point noir pour les cyclistes. Il faut absolument profiter des travaux effectués en ce moment pour faire des aménagements cyclistes ! Il ne s’agit pas là uniquement d’une revendication, il s’agit également de rappeler aux décideurs leurs obligations et engagements : un rétablissement à l’identique reviendrait à méconnaître l’obligation de mise au point d’aménagements cyclables précisée par la loi LOM, et irait à l’encontre des objectifs que s’est donné le Département en matière de politique cyclable, en particulier à proximité du collège. La rue de Vesoul est également classée dans le schéma prioritaire d’aménagements approuvée par GBM, que le Département s’est engagé à soutenir dans ses actions.

    Le moment est-il venu de voir apparaître un aménagement sur la partie haute de la rue de Vesoul, créant ainsi la liaison entre la portion au sud jusqu’à la Gare Viotte, la rue Midol, et la voie verte longeant la RN57 jusqu’à École-Valentin au nord ?

  • Conférence : Pourquoi l’automobile pose problème ? (F.Héran)

    Ce mardi 2 avril 2024 le laboratoire de géographie ThéMA a organisé, en collaboration avec des associations faisant partie du collectif RN+5,7°, une conférence animée par Frédéric Héran sur la question de la mobilité de demain dans le Grand Besançon. F.Héran est un urbaniste et économiste des transports intervenant fréquemment dans les médias nationaux pour parler de transition dans la mobilité. Environ 110 personnes ont assisté à la conférence dont plusieurs élues de Besançon et du Grand Besançon Métropole.

    Photo de la conférence où F.Héran présente un diaporama.

    Le fil directeur tenu par le conférencier est explicite : pourquoi la voiture pose problème ? Cette question a été mis en écho notamment à la question du doublement de la RN 57 entre Beure et Amitié, projet que l’AVB et autres associations du collectif RN+5,7° contestent en justice. Voir nos billets en opposition à ce sujet depuis 2019.

    F.Héran a également mis en lumière les nombreux problèmes que pose la voiture en insistant particulièrement sur l’empreinte matière de l’automobile, insoutenable dans un avenir proche.

    La voiture : 96 % du temps immoblie, 92 % de masse morte, 97 % de masse immobilisée (30 t de matière pour le déplacement de 110 kg).

    A aussi été fait la démonstration de cette fuite en avant que constitue l’idée des aménagements pour « gagner du temps » ; Alors qu’en 40 ans nous mettons en moyenne exactement le même temps à nous déplacer (1 h environ), les distances ont quant à elles été multipliées par 10.

    Une autre partie a porté sur le concept de trafic induit dont il a minutieusement détaillé le mécanisme. Cette notion se résume très simplement de la manière suivante : plus le trafic est fluide, plus il y aura de trafic… Jusqu’à atteindre la saturation décrite par Jevon. Autrement dit l’élargissement des routes, évoqué comme solution pour fluidifier le trafic, est une fausse solution. Elle n’est que temporaire. Rapidement, le trafic augmente et les niveaux de congestion redeviennent semblables au bout de quelques années. Ce concept est illustré par d’innombrables cas à travers la planète notamment aux États-Unis où le phénomène est observé sur des sections à plus de 20 voies ! Mais qui sait, peut-être la situation s’améliorerait à la 21e ? Le trafic induit est malheureusement trop peu pris en compte par les études préalables aux aménagements : il n’apparait notamment pas dans l’étude concernant le doublement de la RN57, comme l’avait signalé l’autorité environnementale dans son compte rendu.

    À l’image des étapes du deuil, F.Héran décrit 5 étapes suivant la création d’une route :

    1. Le report temporel. La capacité plus importante concentre à nouveau le pic de trafic à l’heure de pointe ;
    2. Le report spatial. Les axes parallèles sont délaissés car relativement plus encombrés ;
    3. Le report modal. Comparativement moins rapides, les personnes utilisant d’autres moyens de transports se reportent sur l’automobile ;
    4. L’augmentation de la fréquence des déplacements. L’offre plus importante crée une demande plus importante, on facilite le déjeuner chez soi, le crochet vers la zone commerciale, la visite des proches…
    5. Le changement d’itinéraires. Le temps de trajet supplémentaire offert est utilisé pour se déplacer plus loin, ce qui ne manque pas d’alimenter l’étalement urbain et ultimement l’artificialisation des sols.

    Des solutions existent pour réduire la place de la voiture en ville, des vraies comme des moins vraies. Hélas pour les automobilistes, les solutions qui marchent sont évidemment celles qui limitent la circulation automobile, qui « rendent la voiture moins efficace ». Parmi les mesures inefficaces mais populaires en voici quelques unes, vous en reconnaitrez certainement tant elles occupent les responsables politiques cherchant à tout prix à ne pas froisser les automobilistes :

    1. Les parcs relais, favorisant l’étalement urbain et ne créant ultimement qu’un appel à l’usage de la voiture sur des axes temporairement fluidifiés ;
    2. Les vélos en libre-service, ayant un public principalement occasionnel ;
    3. Le télétravail, favorisant également l’allongement domicile-travail ;
    4. Certaines pistes cyclables, celles qui « ne prennent pas de place à la voiture », ou qui n’ont pas de traitement sécurisé des traversées ;
    5. Certaines lignes de bus à haut niveau de service, qui ne sont pas en site propre et n’ont pas de priorité aux feux.

    Sans surprise, les mesures les plus efficaces sont celles qui sont les plus sensibles, les plus impopulaires… dans un premier temps. Elles finissent par remporter l’adhésion lorsque la démonstration de tout ce qui est gagné en absence de voiture devient visible, mesurable. Parmi elles :

    1. Le péage urbain. « Double dividende » réduisant le trafic et générant une recette, potentialisée si elle finance les alternatives à la voiture ;
    2. Le stationnement payant. L’espace public a un coût de gestion, il paraît naturel que de limiter son occupation par un objet immobile pour les usages nécessaires;
    3. Les limitations de vitesse. On compte en France 200 villes à 30 km/h, seuil au-delà duquel les nuisances du trafic augmentent de manière exponentielle ;
    4. La réduction de la capacité routière via la suppression de files de circulations.
    5. La complication de la circulation. Fermer des rues au transit permet à la fois de rendre la voiture moins intéressante au profit d’autres modes de déplacement ;
    6. La limitation du stationnement ;
    7. Le développement du tramway ;
    8. Le développement de pistes cyclables (en remplacement des files de circulation) ;
    9. Les voies de bus en site propre ;
    10. Les voies de covoiturage divisant le nombre de voitures en circulation.

    Voilà un aperçu de ce que nous avons entendu hier soir. Pour avoir le diaporama de la conférence, contactez-nous. F.Héran, enseignant-chercheur, partant du principe que ce travail est « payé par nos impôts » nous autorise à diffuser ses supports, avec pour seule condition, la nécessité de le citer si on utilise son travail.

    Cette conférence a été précédée d’une conférence de presse ayant fait l’objet d’articles par l’Est Républicain, Ma Commune, et France 3.