L’annonce est officielle, le confinement est de nouveau prolongé et jusqu’au 11 Mai minimum. Conformément aux instructions, les déplacements doivent être réduits autant que possible et se limiter à ceux indispensables. Néanmoins, l’AVB souhaite rappeler que, y compris en termes de lutte contre le Covid-19, marche et vélo sont les meilleures solutions pour de nombreux déplacements.
Déplacements
En confinement, nous ressentons tous le besoin de prendre l’air et de faire de l’exercice physique. C’est ce que permet la bicyclette tout en respectant les consignes de distanciation. Plutôt que de prendre notre voiture pour aller faire nos courses, allons-y en vélo ! C’est ce que font d’ailleurs les new-yorkais qui, sur les conseils de leur maire Bill de Blasio, adoptent en masse le vélo. Le nombre de cyclistes empruntant les ponts connectant Brooklyn et le Queens à Manhattan a augmenté de 50 % comparé à mars 2019 !
Habitudes
À ce jour, plusieurs études montrent que l’habitude est le premier frein au changement de comportement de mobilité. En cette période où notre routine est complètement bouleversée, cela peut être l’occasion d’essayer le vélo. D’autant plus que le trafic automobile est considérablement réduit et que l’on sait que la peur des voitures est elle aussi l’un des principaux freins au développement de l’usage du vélo. Il existe évidemment de nombreux leviers qu’une récente méta-analyse de 129 études s’est chargée de recenser.
Cas des vélos « libre-service »
En témoignent les services de vélos libre-services qui voient une forte augmentation d’utilisateurs. À New-York, CitiBike (l’équivalent du VéloCité bisontin) a vu son taux d’utilisateurs augmenter de 67 % durant le mois de Mars. Ces déplacements ne sont pas apparus par magie et répondent au phénomène de report modal où un moyen de transport est préféré à un autre, cette augmentation fait écho à une chute drastique du taux de passagers de transports en communs. Même constat à Chicago qui a vu le taux d’utilisateurs des vélos en libre-service plus que doubler durant cette période en cherchant à éviter les environnements clos et la proximité avec autrui.
Sécurité Routière
Afin d’éviter tout accident, et ainsi ne pas contribuer à la charge du système de santé français, l’AVB appelle chacun à faire preuve de prudence et de bienveillance dans les rues :
- À vélo, les trottoirs ne sont pas des voies de circulation autorisées.
- Le respect des feux d’arrêt est indispensable, même si des rues désertes peuvent donner l’impression, fausse, qu’on peut sereinement les griller.
- Nous rappelons également aux cyclistes de veiller à l’état de leurs freins et de leurs pneus.
- Si vous roulez la nuit ou dans des zones sombres, l’éclairage est obligatoire.
Nous invitons également les automobilistes à faire preuve de prudence et de bienveillance envers piétons et cyclistes. Notamment en ralentissant, en veillant aux cyclistes lors des ouvertures de portières et en prenant leurs distances lors des dépassements, le mètre de distance latérale minimale obligatoire (1,50 m hors agglomération) est souvent insuffisant.
Maintenance
Afin de limiter les risques rien de tel qu’un véhicule en qui on fait confiance. À quand date la dernière révision de votre vélo ? Pour cela, pourquoi ne pas prendre contact avec un des nombreux vélocistes bisontins (Un des points forts de Besançon selon vos réponses à l’enquête Parlons-Vélo 2019). Si vous disposez d’outils, alors rien ne vous empêche de travailler confortablement chez vous, de nombreuses informations sont disponibles à cet effet sur internet, notamment sur wiklou.org et les réseaux sociaux où une large communauté saura répondre à vos questions. Par la suite, vous pourrez aller bénévoler chez nos amis de Vélocampus (Fermés jusqu’à nouvel ordre dans leur annonce du 14 Avril) et apprendre les ficelles à d’autres.
Pollutions
Une fois de plus, après notamment les grèves dans les transports en commun, le vélo prouve son efficacité en tant qu’outil de résilience face à des situations exceptionnelles. La crise sanitaire que nous traversons doit renforcer le constat que nous devons radicalement transformer notre système actuel pour affronter d’autres menaces, comme celle de la pollution sous ses multiples formes. Ces deux périls étant d’ailleurs étroitement liés. Des études récentes révèlent que la pollution atmosphérique nous rend plus vulnérables au coronavirus et facilite sa propagation.
Suite à la mise en place du confinement, un fort ralentissement de l’activité humaine a été observé, notamment dans le milieu du transport, ce qui aura un effet attendu sur la qualité de l’air. À l’échelle locale, ce bénéfice n’a pour l’instant été observé que pour les émissions de dioxyde d’azote, le reste nécessitant des périodes d’évaluations plus importantes. Les personnes en bénéficiant le plus pour le moment sont donc les habitants proches des axes routiers qui rapportent également une nette différence en termes de pollution sonore.
Urbanisme
Que ce soit pour prendre l’air, aller faire les courses ou se rendre au travail, on observe un nombre important de piétons dans les rues. À l’heure de la distanciation, cela soulève de nombreuses questions quant à l’espace accordé aux piétons au sein du tissu urbain. Plus globalement on met en évidence « des villes qui ne sont pas faites pour nous leurs habitants mais pour les voitures ». Les recommandations vont de 1 à 2 m de distance entre les individus afin de limiter les risques de contagion, un comble en comparaison avec les dimensions de nos aménagements piétonniers ou cyclables.
Face à cela, de nombreuses municipalités ont pris la décision de fermer des routes et de requalifier l’espace au profit des piétons et cyclistes. Cela est notamment le cas dans les grandes villes comme Denver, Washington, New-York, Philadelphia et Berlin mais aussi d’autres villes françaises qui emboîtent le pas sur ce qui semble être une évidence. L’AVB n’a pas attendu de voir ce que feraient les voisins et a directement interpellé la municipalité pour que Besançon fasse également partie de cette liste qui tend à s’allonger. Ce type d’action fait écho au concept d’urbanisme tactique où il est questionné la propriété de l’espace public. L’urbanisme tactique favorise l’appropriation de son environnement par les communautés locales en vue d’établir des solutions adaptées aux situations. Cette fluidité constitue un des piliers de l’urbanisme transitoire où un lieu est redynamisé en réponse aux besoins. C’est un outil idéal durant une période instable où les mœurs et usages fluctuent rapidement puisqu’il permet non seulement de pousser les acteurs locaux à se réapproprier leur environnement mais aussi d’ouvrir la voie à l’innovation par la mise à l’épreuve de nombreux modèles pas toujours pertinents.
Enfin, pour finir, les lectures indispensables de l’AVB pour s’occuper pendant le confinement :
- Olivier Razemon, Le Pouvoir de la pédale, Comment le vélo transforme nos sociétés cabossées, Ed. Rue de l’échiquier, 2014
- Frédéric Héran, Le retour de la bicyclette, une histoire des déplacements, Ed. La Découverte, 2015
Retrouvez également notre Plan Vélo toujours consultable sur notre site.
Bonjour. J’habite près de la gendarmerie d’ECOLE VALENTIN et je galère pour rejoindre par exemple sans danger les chemins de la forêt de Chailluz qui touchent pourtant notre commune.
Il est impossible de faire le tour du village où tout simplement de rejoindre Valentin depuis ECOLE sans prendre des risques importants.
Les quelques chemins qui parcourent le village sont interdits aux vélos et exclusivement réservés aux piétons et les quelques « pistes cyclables » semblent avoir étaient imposées par le grand Besançon.
Est ce que vous avez prévu sensibiliser les autres communes du grand Besançon et les inciter à ne pas penser uniquement aux voitures et aux piétons.
Cordialement
Sachez tout d’abord que vous n’êtes pas seul. Plusieurs cas similaires nous ont été rapportés et nous les lisons avec la plus grande considération, seulement, nous sommes avant-tout des bénévoles et agissons essentiellement sur nos zones d’activités quotidiennes. Le hasard à fait que notre secteur est principalement localisé autour de l’axe Chateaufarine-Chalezeule, mais nous cherchons continuellement de nouveaux bénévoles de manière à pouvoir étendre notre rayon d’action. La question d’aménagement cyclable est administrativement divisée pour Besançon, néanmoins ce sont bien les même interlocuteurs que nous avons et croyez bien que nous faisons tout notre possible pour la réalisation d’un vrai maillage cyclable étendu.