Marquages au sol : comparaison Besançon / Nantes

Notre association a toujours demandé que les aménagements cyclables soient matérialisés le mieux possible, en particullier aux intersections.

Nous aimions bien la peinture verte, qui rendait les aménagements continus et visibles. Nous avons regretté et critiqué sa disparition progressive, avant de constater qu’elle correspondait à une tendance nationale et que même les recommandations du CERTU allaient dans ce sens…Nous souhaiterions également que les sas aux feux soient plus visibles et mieux marqués.

Par ailleurs, nous voyons beaucoup de nouveaux cyclistes, depuis quelques années, qui ne savent pas se placer correctement sur la chaussée, dans certaines situations (sas vélos, giratoires, rétrécissements…), et nous commençons à penser que le marquage au sol pourrait aussi servir à indiquer aux cyclistes la bonne trajectoire.

Étudions quelques cas de figure. Pensez à cliquer sur les liens pour voir les vues Street View.

Traversée piétons / vélos

En face de la gare Viotte, un marquage cyclable borde un passage piéton. Ce marquage avait été réalisé à l’aide de peinture verte.

Il a deux défauts :
– peu visible (peinture verte effacée, et ni repeinte ni remplacée par autre chose).
– matérialisé dans un seul sens, alors qu’il est utilisé dans l’autre sens aussi (pour passer de la station VéloCité ou du souterrain à la piste cyclable direction rue de la Viotte).

Le premier défaut conduit le cycliste lambda à ne plus faire la différence entre un aménagement mixte et un aménagement strictement piéton, et l’automobiliste à ne pas considérer la présence de cyclistes comme légitime. Le second défaut, quant à lui, donne l’habitude à beaucoup de cyclistes de prendre à tort tous les aménagements dans les deux sens, quand bien même ils ne sont pas bidirectionnels (voir la façon dont un bon tiers des cyclistes circule rue Mégevand, par exemple).

En bas de l’avenue Foch, au carrefour avec Danfert-Rochereau, existe aussi une traversée cycliste jouxtant un passage pour piétons. Ou plutôt, elle existait ! Depuis que l’enrobé a été refait, la peinture verte a disparu et n’a été remplacée par rien. Cela fait bientôt trois ans que cela dure ! Un tel laisser-aller aurait-il lieu s’il s’agissait d’une signalisation pour les automobilistes ?

Cette photo prise à Nantes démontre qu’on peut pourtant matérialiser de façon très claire ce type de traversée, même sans utiliser de peinture verte.

Ce marquage nous conviendrait très bien en face de la gare, et une variante unidirectionnelle pourrait être réalisée en bas de l’avenue Foch en alignant les 4 logos, cette fois dans le même sens.

Giratoire

Certains giratoires sont équipés d’une bande cyclables qui en fait le tour. Cela est bien adapté à des giratoires comme ceux de l’entrée Est, car la distance à parcourir dedans par un cycliste est assez longue, et devoir partager la chaussée avec les voitures serait donc désagréable.

Par contre, pour un plus petit giratoire comme celui de la Gibelotte, est-ce que ce type d’aménagement est la bonne solution ? Si l’on entre dans le giratoire pour tourner immédiatement à droite, cela fonctionne bien. Mais s’il s’agit d’aller tout droit, cela nous conduit à nous faire couper la route par les véhicules qui tournent à droite. Mieux vaut ici prendre sa place sur la chaussée. Mais là, certains automobilistes considèrent notre présence comme illégitime puisque hors de l’aménagement cyclable.

Nantes donne sa vision des choses : l’aménagement montre la place du cycliste sur la chaussée. Qu’en pensez-vous ?

Croisements

Croisement entre une rue équipée et une autre, quand la première est prioritaire.

Regardons le croisement entre la rue Jouchoux et la rue Gay-Lussac.

La rue Jouchoux (donc ses bandes cyclables aussi) est prioritaire sur la rue Gay-Lussac, et pourtant le marquage cycliste s’arrête. Et la largeur du carrefour est telle que cette simple interruption représente une discontinuité d’une bonne vingtaine de mètres de long. Pourquoi ?

Cette fois, pas besoin d’aller jusqu’à Nantes pour trouver la solution. Il suffit de continuer un peu plus loin sur la même rue Jouchoux. Alors pourquoi ne pas avoir faire pareil ?

Croisement à feux

Restons rue Jouchoux. Au croisement avec le boulevard Blum la présence des cyclistes n’est pas matérialisée durant la très longue traversée.

Cela contribuerait pourtant à guider le cycliste, qui se sentirait mieux pris en compte, mais aussi à rappeler aux conducteurs de ne pas nous couper la route pour changer de direction. Cela arrive régulièrement.

Pourquoi ne pas prendre, à nouveau, exemple sur Nantes ?

Et les sas ?

Restons sur le carrefour précédent. Il fait partie des quelques carrefours de la ville équipés de sas.

Les sas, c’est une très bonne chose, et nous en demandons. Mais force est de constater que les automobilistes ne savent pas à quoi ça sert (ce qui n’incite pas à les respecter), et une bonne partie des cyclistes non plus !

Encore une fois, c’est à Nantes que nous trouvons un marquage qui indique très clairement la façon dont doit être utilisé le sas.

La position de la flèche vers la droite est discutable. Mais un peu plus loin dans la même rue, on trouve un marquage qui correspondrait parfaitement au sas de la rue Jouchoux.

Rétrécissements

Là où le cycliste a le choix entre serrer à droite (et se faire doubler dangereusement), ou se mettre au milieu (et être klaxonné), il y a stress et danger.

Souvent, la solution serait de supprimer le rétrécissement. Mais parfois,  il existe des rétrécissements justifiés. Parlons du croisement entre la rue Jouchoux toujours, et la rue Berthelot. Les bandes cyclables s’interrompent en raison d’une voie de tourne-à-gauche. Cela représente une longue discontinuité, mais pourtant il n’est pas souhaitable de supprimer cette voie car elle est bien utile pour tourner rue Berthelot, surtout à vélo.

Alors que faire ?

À nouveau, Nantes donne l’exemple. Dans un carrefour similaire, la place et la trajectoire des cyclistes sont bien mises en valeur. Le marquage incite les cyclistes à prendre leur place sur la chaussée, et légitime leur présence à cet endroit aux yeux des automobilistes.

Conclusion :

Cette série de photos prises à Nantes par Place au Vélo montrent qu’il est possible, sans chercher midi à quatorze heures, d’inventer avec les outils existants une signalisation au sol qui donne davantage de visibilité et de légitimité aux cyclistes dans les endroits délicats.

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