Vélorution des enfants (et des grands enfants) : Rendons leur la ville !
« Une ville réellement cyclable est une ville où vous n’auriez pas peur de laisser votre enfant de 12 ans se rendre en vélo au collège », telle est notre mantra, le mètre-étalon qui permet de juger de la qualité des aménagements cyclables d’une ville.
A Besançon et dans le Grand Besançon, ce n’est, hélas, toujours pas le cas.
Samedi 3 Juin, l’Association Vélo Besançon (AVB) invite tous les bisontines et les bisontins, de toutes tailles et de tous âges à venir participer à une Vélorution des enfants (et des grands enfants) à travers la ville afin de faire entendre, dans la joie et la bonne humeur, le besoin d’aménagements cyclables dans notre agglomération.
Rendez-vous au parc Micaud dès 10h30 pour un petit atelier de customisation des vélos, départ en musique à 11h pour un parcours facile d’une petite heure dans la ville.
Pique-nique partagé à la gare d’eau à l’issue de la vélorution.
Fanion, guirlande, musique, tout est permis !
Pour cette « manif à vélo », l’accent est mis sur les enfants, sur la place qui leur est accordée dans la ville, place très étriquée, limitée par l’énorme emprise de l’automobile sur l’espace publique.
Cette limitation dans la mobilité autonome ou accompagnée des enfants et des jeunes, est hautement problématique pour plusieurs raisons :
– elle décourage la pratique du vélo ou de la marche et contribue ainsi à une plus grande sédentarité, risque majeur de santé dénoncé par de nombreux articles scientifiques et pointé clairement dans le dernier plan vélo-marche publié par l’exécutif ce mois-ci.
– elle n’encourage pas la prise d’autonomie des enfants et des jeunes. Ainsi, un rapport britannique note que les enfants, en 4 générations, sont passés d’un terrain d’expérimentation de 9km autour de chez eux à 300 mètres. Les enfants ne peuvent quasiment plus se déplacer seuls, même sur de petits trajets. L’emprise automobile n’est pas la seule raison à même d’expliquer ce phénomène mais c’est la première cause invoquée par les parents.
– elle incite à prendre davantage la voiture pour effectuer des petits trajets d’accompagnement et densifie de fait la circulation.
Des progrès sont constatés dans notre ville et dans le GBM, les budgets consacrés aux aménagements sont plus conséquents et certains tronçons sont véritablement sécurisés mais le plan reste trop timide et trop lent au regard des changements immenses réclamés par l’urgence climatique.
L’AVB redit avec force qu’il faut :
- multiplier les aménagements de mobilité douce, en continu et de façon sécurisée pour permettre une pratique quotidienne de tous les publics
- limiter la place de la voiture en ville et dans l’agglomération pour les raisons invoquées plus haut mais aussi, et peut-être surtout, pour répondre à la menace climatique.
- Sécuriser les entrées et sorties d’école en développant des rues aux écoles avec une limitation de la circulation pour encourager la marche et le vélo.
- Promouvoir une culture vélo en formant les enfants à la conduite en sécurité