
« Les chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut ». Telle était l’introduction posée par mon professeur de statistique devant un amphithéâtre d’étudiants à qui l’on avait jusque là prêché la sainte objectivité du chiffre. Ce fut également cette même personne qui plus tard me conseillait milles et une manières de détourner les données de façon à leur faire porter le message voulu. Non restreint au champ scientifique, chacun est confronté au quotidien à une multitude de données mettant à l’épreuve notre esprit critique. J’ai jugé utile de faire un petit aparté à la mobilité pour partager quelques réflexions sur l’art de manipuler les chiffres. Une pièce étant tombé une fois sur le côté pile est-elle forcément truquée ?
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La tenue des élections municipales dans un contexte de multiplication des catastrophes écologiques, de répercussions de la crise sanitaire sur les conditions d’utilisation des transports en commun et d’explosion de la mobilité cycliste, notamment à Paris, a propulsé la question du vélo, et plus globalement celle de nos déplacements, en tête des débats publics. C’est une très bonne chose, car cette réflexion est nécessaire. Pour autant, nous déplorons d’entendre encore et encore les même poncifs, de voir la question des mobilités traitée avec le même manque de sérieux et le vélo servir d’argument de green-washing plutôt que d’instrument de transformation sociétale. Nous souhaitons revenir sur un certain nombre de discours qui vont bon train, et nous n’allons pas faire plaisir à tout le monde.