Ce mardi ; Paul, cycliste parisien, est mort. Ou plus exactement une personne l’a tué, écrasé volontairement suite une altercation de la route aujourd’hui banalisée. Le meurtrier, accompagné de sa fille passagère, lui a délibérément roulé dessus et l’a tué. La FUB (Fédération des usagers de la Bicyclette) en coordination avec Paris en selle, association dans laquelle Paul était militant, appelle tous.tes les cyclistes à exprimer leur solidarité et leur colère devant la mairie de leur commune ce samedi 19 octobre à 17h45. L’AVB se joint à cet appel.
« L’AVB et ses partenaires souhaitent l’instauration d’une politique ambitieuse, en garantissant l’émergence d’un réseau cyclable structuré et sécurisé. Mais avec 15€/an/habitant·e, la capitale comtoise reste loin des préconisations de l’ADEME, estimant que cette part doit doubler pour mettre en place des mesures vraiment efficaces. »
Samedi 21 septembre à 10h30 sur l’Esplanade des Droits de l’Homme
Dépoussiérez les étendards, prenez vos vélos, vos sourires, et faites du bruit pour demander des aménagements sécurisés accessibles à toutes les personnes !
Un aménagement sur une ligne droite de 400 m (300 seulement entre le collège et l’intersection de la rue de Chaillot), c’est pourtant léger côté cahier des charges. Et pourtant… L’exploit a été fait de réaliser, dans l’ordre d’apparition :
une traversée de deux voies de circulation (d’ailleurs tout le monde semble pas d’accord sur la manière de le faire) ;
un feu d’attente pour traverser avec le flux piéton ;
une section en voie verte ;
une bifurcation pour emprunter la piste bidirectionnelle ;
une intersection avec le flux piéton avec lequel on se mélangeait 10 m plus tôt ;
des entrées de service au marquage discutable ;
et une dernière traversée de la chaussée pour aboutir sur un trottoir.
Y a pas à dire, on assure pour encourager les trajets à vélo. Et pendant ce temps là pour les automobilistes : ligne droite.
L’AVB tient à s’excuser auprès des cyclistes bisontins pour avoir militée en faveur de la création d’un aménagement cyclable rue de Vesoul, au niveau de l’effondrement karstique.
On ne pouvait pas dire que l’on avait pas été prévenu, tant la qualité des aménagements cyclables laisse à désirer dans l’agglomération bisontine. Rien que dans le secteur, il y a 2 voies vertes sur trottoir¹ quasiment impraticables car le traitement de leur interface avec la voirie existante est bâclé². Mais que voulez-vous, pour être bénévole à l’AVB il faut bien avoir un peu d’optimisme.
En apprenant que le Département ne prévoyait initialement pas d’aménagement cyclable sur la partie de la rue de Vesoul qui allait être reconstruite suite à l’effondrement karstique, nous avons décidé de monter au créneau. Nous avons écrit au Département, et même organisé une vélorution dédiée au sujet. Mais mal nous en a pris, il aurait tellement mieux valu ne rien faire plutôt que ça ! Il aura suffit de moins de 3 jours avant la réouverture à la circulation pour que déjà nous recevions les premiers retours de cyclistes décontenancés. Certains s’aventurant sur l’aménagement, en travaux, faute de signalisation adaptée aux extrémités.
Quiconque est déjà repassé sur cette portion de la rue de Vesoul depuis sa réouverture s’est forcément posé la même question : comment fait-on pour accéder à la nouvelle piste cyclable ? Il faut croire que le service voirie du Grand Besançon pense que les cyclistes sont dotés du super pouvoir de téléportation ! Ou alors ils se moquent totalement d’eux et de leur sécurité, et considèrent qu’ils n’auront qu’à s’accommoder de la situation. Imaginez que vous êtes à vélo, arrivant du bas de la rue de Vesoul, à destination du collège Camus. Avec ce nouvel aménagement, vous devez freiner juste avant le feu tricolore du carrefour avec la rue de Chaillot (1er exercice périlleux !), tourner à angle droit pour monter sur le trottoir (2e exercice périlleux), esquiver les éventuels piétons présents (3e exercice périlleux), vous armer de patience pour traverser les 2 larges voies de circulation de la rue de Vesoul, vous armer à nouveau de patience pour traverser les 2 voies de la rue de Chaillot, circuler pendant quelques dizaines de mètres sur un trottoir en espérant à nouveau qu’il n’y ait pas de piétons (4e exercice périlleux), refaire un virage à angle droit pour rejoindre la nouvelle piste cyclable (5e exercice périlleux), ouf quelques dizaines de mètres de répit avant de vous arrêter pour vous arracher les cheveux en vous demandant comment vous aller traverser à nouveau la rue de Vesoul dans toute sa largeur pour rejoindre le collège (6e exercice périlleux). Nous pourrions décrire tous les itinéraires possibles via cet aménagement : pas un ne fonctionne.
Éviter de passer par cette rue et faire de longs détours. Les automobilistes penseront alors « Ça sert à rien d’investir dans les aménagements cyclables, il n’y a personne dessus ! ;
Continuer de passer par là mais ne pas emprunter l’aménagement. Les automobilistes penseront alors « Qu’est-ce qu’il fait là celui-là ? Il pourrait pas aller sur la piste cyclable ! Il font vraiment n’importe quoi ces cyclistes ! » ;
Emprunter le nouvel aménagement cyclable mais, comme décrit plus haut, à vos risques et périls.
L’AVB avait pourtant alerté sur la non pertinence de l’aménagement projeté. Mais nos recommandations n’ont, comme souvent, pas été prises au sérieux. Cet état de fait a déjà découragé plus d’un bénévole de l’association. Nombre d’entre nous ont fait le choix de ne plus s’investir dans les échanges avec les aménageurs publics tant cela donne le sentiment de perdre son temps.
Les enjeux sont pourtant cruciaux. C’est la ville et les modes de déplacement de demain qui s’écrivent au fil de ces rénovations de voirie. C’est loupé pour les 25 prochaines années pour le haut de la rue de Vesoul. Espérons que le Grand Besançon et le Département sauront rectifier le tir pour les prochaines fois !
¹ Rappelons au passage que les voies vertes sur trottoir ne sont, selon les recommandations du CEREMA, possible qu’en dehors de toute voirie existante. Or, le Grand Besançon est coutumier de ces aménagements dysfonctionnels qui entraînent des conflits d’usage entre piétons et cyclistes.
² Nous faisons référence ici à la voie verte sur trottoir qui longe l’extrémité du chemin de la Combe aux chiens, et qui est inaccessible pour les cyclistes qui arrivent de la rue Avicennes, ainsi qu’à la voie verte sur trottoir de la rue des Founottes, pour laquelle les interfaces avec les 2 carrefours à ses extrémités ont été également négligées.