En 2011, nous avions publié un article au sujet d’une fausse bonne idée : il s’agissait de définir des zones où les véhicules les plus polluants seraient interdits. Séduisante au premier abord, l’idée l’était moins lorsqu’on en décortiquait les détails : en effet, le « critère de pollution » retenu était… l’âge du véhicule ! Autrement dit : on pourra toujours polluer la ville avec son gros 4×4 récent, mais vous, qui êtes cycliste et avez gardé une vieille voiture pour un usage occasionnel, ne pourrez plus vous en servir. La vraie motivation de la mesure (faire vendre des voitures neuves) était à peine masquée.
Un temps oubliée, l’idée est revenue en force puisque Paris et bien d’autres villes s’apprêtent à mettre cette idée en application, toujours avec un critère d’âge et donc sans prise en compte réelle de la pollution engendrée par les véhicules.
Mais ce qu’on n’imaginait pas, c’est que la mesure toucherait aussi les vélos. En effet, le code de la route est formel : un vélo est un véhicule. Donc tout vélo mis en service avant 1997 sera interdit de circuler, lui aussi.
À Paris, MDB a interpellé Anne Hidalgo, qui a répondu qu’aucun outil législatif ne permettait de mettre en place une dérogation pour les vélos… À moins qu’il ne s’agisse, là encore, de faire vendre des vélos neufs ? Ou d’inciter les gens à utiliser le Vélib ?
Aux dernières nouvelles, des manifestations seraient en préparation, organisées conjointement par l’Heureux-Cyclage, la FUB, la FFVE, la FFMC et 40 millions d’automobilistes. Cette entente serait une grande première.
Oscar Burant