Après l’avoir quelque peu mis en pause pendant l’été et la rentrée, voici la suite de notre dossier sur le tramway.
Après avoir répertorié les problèmes qui se posent à nous lorsque nous suivons la ligne du tramway, voici maintenant ceux que nous rencontrons lorsque nous la croisons.
Mais alors que nous avions commenté l’intégralité du suivi de la ligne, avec ses qualités et ses défauts, nous nous limiterons ici aux problèmes.
En effet, l’immense majorité des situations où un cycliste a besoin de croiser la ligne du tramway ne pose aucun problème. Alourdir l’article serait donc un travail inutile pour le rédacteur comme pour le lecteur.
Croisement rue Ambroise Paré /allée Ambroise Croizat
Ce croisement est franchissable à vélo, mais il faut admettre qu’on aurait pu faire plus ergonomique pour les cyclistes comme pour les piétons.
Mettre la pente de la rampe dans l’autre sens aurait au moins permis de ne pas tourner le dos au tramway qu’on s’apprête à croiser.
Croisement boulevard Fleming / rue du Luxembourg / rue du Piémont / rue de Brabant
Il y a ici un énorme raté qui nous avait échappé sur les plans, et que nous avons remarqué une fois les travaux réalisés.
Il est en effet impossible, dans le sens Piémont vers Brabant, de traverser le carrefour.
Or, pour un cycliste, cet itinéraire constitue dans les deux sens l’alternative à la route de Dole à quatre voies. C’est donc un itinéraire particulièrement important.
La solution pour rattraper ce raté semble passer par le parking relais. Il est en effet possible d’y entrer depuis la rue de Brabant. Il serait possible de permettre sa traversée aux cyclistes en aménageant une entrée et une sortie.
Par ailleurs, il est impossible de tourner à gauche quand on arrive du boulevard Fleming. C’est également gênant car un cycliste peut avoir besoin de le faire.
Giratoire Allende / avenue de Bourgogne / parking Cassin
Lorsque l’on arrive de Micropolis et qu’on suit les voies du tramway en direction de l’avenue de Bourgogne, l’aménagement sur la bretelle est parfait. Nous l’avons vu précédemment.
En revanche, si le but est de rester sur le boulevard Allende, il faudra accéder au giratoire en allant tout droit (en suivant le filet de peinture tracé pour le Tour de France, visible sur la photo ci-dessus).
Là, il n’y a aucune bande cyclable pour effectuer cette manœuvre, et la voie de circulation entre la station de tram et l’arrêt de bus est trop étroite pour cohabiter avec les véhicules. (Elle s’élargit et une bande cyclable reprend, sur les derniers mètres entre l’arrêt de bus et le giratoire.)
Une solution serait peut-être d’aménager une autre traversée à partir de la bretelle, derrière l’arrêt de bus, à gauche du passage piéton ?
Croisement boulevard Allende / rue Bertrand Russel
Parmi les très vieilles demandes de l’association figurait la possibilité de s’engager depuis ce carrefour dans la zone piétonne, le long de l’hôtel.
C’est désormais possible.
Possible, mais ça fait un peu cyclo-cross, tout de même. Par ailleurs (mais là on sort de l’emprise des travaux du tram), on tombe encore sur des escaliers un peu plus loin… juste avant les arceaux nouvellement posés cette année.
Depuis cet endroit, si l’on traverse le boulevard Allende en tournant le dos à la rue Russel, on remarque aussi que les usagers semblent à la recherche d’un cheminement qui n’existe pas. Si l’on s’intéresse à la configuration des lieux, cela était assez prévisible.
Cela concerne sans doute davantage les piétons que les cyclistes, encore que…
Giratoire Micropolis
Reprenons ici méthodiquement chaque mouvement qu’un cycliste peut avoir besoin de réaliser.
1. Du boulevard Mitterrand à Planoise.
Nous avons expliqué pourquoi la situation n’était pas du tout satisfaisante, bien que nous ayons alerté dès l’enquête publique sur ce point.
2. Du boulevard Mitterrand à Micropolis.
Pas de problème. Il suffit de tourner à droite en suivant les aménagements cyclables.
3. Du boulevard Mitterrand à la Malcombe.
Pas de problème. Il suffit de traverser le boulevard sur les passages prévus à cet effet. On arrive sur la voie verte en face.
4. De Micropolis à Planoise.
Pas de problème. On peut circuler dans le pôle d’échange.
5. De Micropolis à la Malcombe.
Un gros problème se pose ici, car il n’existe pas de solution cyclable. Il faut donc descendre sur le carrefour à feux comme si l’on était en voiture.
Mais lorsque l’on veut quitter celui-ci pour reprendre la voie verte en direction de la Malcombe, l’aménagement ne nous le permet pas, à moins de marquer un arrêt au milieu de la circulation pour tourner à angle droit. Il faudrait donc réaliser une mini-bretelle cyclable, entre la chaussée au premier plan de la photo suivante, et la voie verte près du coffret électrique.
Nous avons d’ailleurs vu des cyclistes en VTT sauter la bordure et traverser l’herbe à cet endroit.
6. De Micropolis au boulevard Mitterrand.
Problème et solution strictement identiques, car dans les deux cas on entre sur la voie verte au même endroit.
7. De Planoise à la Malcombe.
Pas de problème. C’était déjà correct et a même été amélioré récemment par la ville (un chemin caillouteux a été revêtu).
8. De Planoise au boulevard Mitterrand.
Pas de problème. C’était déjà correct et n’a pas changé.
9. De Planoise à Micropolis.
C’était déjà possible et cyclable, mais tarabiscoté. Ça l’est toujours.
Il faut en effet, depuis Allende, prendre les aménagements cyclables (passage souterrain, etc.) puis revenir sur le boulevard Mitterrand pour le traverser, avant de remonter vers Micropolis le long de la bretelle. Cela fait beaucoup de détours et de dénivelés.
On peut, si l’on s’en sent capable, préférer la chaussée du carrefour, mais cela ne diminue qu’un peu le détour et ne change rien en terme de dénivelés.
Il existe un itinéraire plus direct par la rue Robert Schuman et les allées piétonnes. Mais il est relativement peu connu et très difficile à trouver quand on n’est pas Planoisien.
Autres remarques dans le même secteur :
Nous avons pu observer des cyclistes arriver de la Malcombe et/ou du carrefour à feux, et circuler à contresens de la photo suivante pour rejoindre ensuite la contre-allée parallèle au Chemin de la Malcombe (dont nous remarquions qu’elle avait été judicieusement reliée aux aménagements cyclables).
Nous pensons donc que ce tronçon aurait dû bénéficier d’une signalisation « voie verte », le mettant ainsi à double-sens, plutôt que d’une bande cyclable qui ne sera utilisée par les usagers à contresens.
Carrefour Mitterrand / chemin de Chamuse
Voici une remarque qui concerne les piétons. Nous en faisons part ici car nous avons entendu une personne qui marchait là se plaindre de ce problème.
Le chemin de Chamuse a un aspect rural, et ne comporte pas de trottoirs. Les piétons marchent sur son bord.
Le boulevard Mitterrand, lui, comporte une voie verte sur laquelle peuvent circuler les piétons.
Mais entre les deux, on a posé de hautes bordures sans réaliser de trottoir. Les piétons ont donc le choix entre la chaussée ou l’herbe (où le passage des piétons a formé un sentier, qui deviendra vite boueux).
Il aurait fallu choisir : réaliser un trottoir, ou ne rien faire du tout. Mais pas mélanger les inconvénients des deux solutions.
Dans l’autre sens, la piste cyclable est reliée de façon assez bizarres aux rues Duplain et des Vignerons (bordure biseautée à sauter, et marquage au sol ne prenant pas en compte la trajectoire d’un cycliste tournant à droite).
Croisement Mitterrand / passage du Coyote
Le passage du Coyote (il s’appelle bien ainsi !) est un sentier avec un escalier, qui relie le boulevard Mitterrand aux hauteurs de la Grette et de Velotte.
Suite à suggestion de l’un de nos adhérents, nous avons proposé à la ville que ce sentier soit amélioré (il est souvent boueux) afin de constituer un accès correct à la station de tram.
Cela sera normalement pris en compte prochainement.
Croisement Brûlard / rue de la Grette
La contre-allée du parking mériterait un double-sens cyclable. Cela profiterait aux riverains, aux clients des commerces, et aux cyclistes arrivant de la rue de la Grette et souhaitant poursuivre en direction de Chamars. Pour ces derniers, il est en effet plus logique de couper par le parking que de se glisser entre les voitures arrêtées au feu. D’autant plus que le feu ne comporte pas (encore) de tourne-à-droite.
Rue Michel Servet
À l’époque de l’existence du pont de Coligny, cette rue était une bretelle pour rejoindre la rue du Polygone depuis le boulevard Charles de Gaulle.
Aujourd’hui, il serait intéressant de revoir sa configuration pour permettre le double-sens cyclable, pour les accès riverains (entre autres, pour accéder aux arceaux à vélo du centre 1901).
Croisement Plançon / Charles de Gaulle
Désormais, les bus peuvent tourner à gauche pour descendre en direction de la City.
Il va sans dire que cette possibilité est extrêmement pratique pour les cyclistes.
Mais ni le marquage au sol ni les panneaux n’autorisent les cyclistes. Pourtant, toutes les voies bus de Besançon sont autorisées aux cyclistes par arrêté municipal.
Par ailleurs, dans l’autre sens, on se demande un peu comment rejoindre le double-sens cyclable de la rue des Vieilles Perrières lorsque l’on monte du pont Charles de Gaulle.
On y arrive, mais la manœuvre pour se faufiler entre les îlots ne semble pas vraiment légale.
D’ailleurs, la signalisation oblige à aller tout droit.
Croisement De Gaulle / rue de Chaudanne
Ces deux rues se croisent grâce à un pont.
Mais il existe, dans le sens montant, un chemin piétonnier permettant de passer de l’une à l’autre.
Il aurait été judicieux de permettre aux cyclistes de l’emprunter en abaissant le trottoir. Nous avons vu des cycliste s’y arrêter et mettre pied à terre pour hisser leur vélo sur le trottoir.
Photo prise depuis ce chemin. On voit où devrait se situer l’abaissée de trottoir.
Croisement Charles de Gaulle / Promenade Chamars
Les cyclistes arrivant de la promenade Chamars peuvent avoir envie de rejoindre le pont Charles de Gaulle (ou même la gare d’eau : tout le monde ne connaît pas Besançon, et on a vu des touristes s’engager sur la promenade plutôt que sur les bords du Doubs, sans savoir que la bonne solution était la seconde).
Il aurait donc été préférable de faire arriver cette allée sur le passage piéton, formant ainsi une continuité piétonne et cycliste.
Aujourd’hui, on voit des cyclistes arriver de la promenade et circuler ensuite sur le trottoir, soit pour monter le pont, soit pour aller traverser. D’ailleurs, les traces de pneus sur la photo ne trompent pas.
Saint-Jacques.
Un cycliste arrivant de Charles Nodier et souhaitant se diriger vers la mairie aura envie de tourner à droite au plus court, par le parking.
Or, l’abaissée de trottoir existe pour rejoindre le parking, mais pas pour passer de la chaussée au trottoir. Dommage.
Dans l’autre sens, si vous venez de la mairie et vous dirigez vers Chamars, il va falloir vous imposer comme l’a fait cette cycliste.
L’aménagement n’est pourtant pas en cause ici : tout le nécessaire a été fait (bande, sas…). Mais les automobilistes tournant à droite semblent avoir beaucoup de difficultés à comprendre qu’un cycliste peut aller direction Chamars. Sans parler du respect du sas (le feu était encore rouge lors de la prise de la photo ; la cycliste s’est placée là alors que l’automobiliste occupait déjà le sas).
Dans l’autre sens, si l’on arrive du pont Canot par la contre-allée et qu’on veut rejoindre Saint-Jacques, c’est possible mais la signalisation manque de lisibilité pour les cyclistes. On a ici un marquage au sol strictement piéton.
Croisement avenue du 8 mai / promenade Chamars / petit Chamars
Marquage au sol manquant pour les cyclistes. (Mais d’après des marquages à la bombe apparus depuis, il devrait être fait prochainement.)
Par ailleurs, lorsque l’on arrive du pont par la chaussée et que l’on souhaite tourner vers la contre-allée ou la promenade, les potelets nous mettent en danger.
On est obligés de marquer l’arrêt sur la chaussée, pour tourner à angle droit, avec le risque de ne pas voir arriver le tram.
Sans les potelets, on pourrait tourner à droite plus naturellement, en se concentrant sur l’essentiel : ne pas passer sous le tram !
Cette remarque n’est pas à prendre à la légère. C’est tout près de cet endroit qu’un piéton a trouvé la mort. Il serait dommage qu’un cycliste fasse de même ici.
Croisement Quai Veil-Picard / avenue Louise Michel
Marquage au sol manquant pour les cyclistes.
Barrières gênantes (voire dangereuses) pour un cycliste souhaitant passer de l’avenue Louise Michel à la contre-allée mixte. Cela incite à utiliser la plate-forme du tram.
Conclusion :
En plus des défauts déjà répertoriés en longeant la ligne, la partie ouest du tracé comporte un certain nombre d’imperfections auquel un cycliste se heurtera en croisant celle-ci.
Ces imperfections pourraient, pour la plupart, être corrigées sans travaux lourds (le carrefour sous Micropolis étant une exception notable).