Voici l’article paru dans l’Est Républicain le dimanche 26 mai, lendemain de notre manifestation.
Comme vous l’aurez compris, nous ne l’avons pas vraiment apprécié.
Si nous nous étonnions positivement de l’objectivité avec laquelle notre communiqué avait été traité dans un billet, qui est souvent un format utilisé par les journalistes pour donner un avis personnel, nous avons ici l’exact opposé.
En effet, on se demande dans cet article si le journaliste est là pour rapporter une information ou pour donner un avis qui, malheureusement, ne semble pas très éclairé.
On commence par une petite pique gratuite contre les motards – après tout, ce sont aussi des deux-roues – et on enchaîne sur une réflexion lancée par un cycliste au sujet de la police. Réflexion personnelle et sans intérêt dans l’article, qui ne représentait en aucun cas le point de vue d’une association plutôt contente de compter sur les forces de l’ordre pour que sa manifestation se passe au mieux.
Ensuite, c’est au tour de Benoît Cypriani d’avoir droit à son petit commentaire. Sans doute tout fier de reconnaître quelqu’un dans la manif, notre journaliste a cru bon d’écrire que l’élu vert était venu manifester « contre la mairie ».
Mais l’adjoint était-il venu rouler contre la mairie ? Probablement pas. Sans vouloir parler à sa place, il n’y a rien d’étonnant à voir un élu qui, avant de l’être, était déjà cycliste et adhérent de notre association, venir participer à une manifestation qui n’était pas « contre la mairie » mais « pour un vrai réseau cyclable continu et cohérent ».
Arrive ensuite mon tour et je peux m’estimer heureux car je n’ai pas droit à un commentaire désobligeant. Mieux : mes propos sont rapportés sans approximation ni erreur, ce qui est suffisamment rare dans les journaux pour être signalé.
Autrement dit : notre journaliste sait très bien faire son métier, et son article aurait pu être excellent s’il s’en était contenté.
Malheureusement, ce n’est pas le cas et la conclusion est à la hauteur de l’introduction, c’est à dire six pieds sous les nids de poule des chaussées bisontines.
Pourquoi conclure en opposant le « vivre ensemble » à nos revendications ?
À votre avis, M. Laurent, si nous demandons des espaces apaisés, c’est pourquoi ?
Pour cohabiter et vivre ensemble, précisément !
Et s’il faut séparer les piétons, cyclistes et véhicules motorisés sur les grands axes, c’est aussi, pour éviter que les uns ne gênent les autres. Et cela permet ainsi à tout le monde de cohabiter en évitant les peurs et les tensions. Cela permet donc à tout le monde de vivre ensemble.
Quant à la question de la faisabilité, je vous invite à venir participer à l’une de nos réunions, au cours de laquelle vous comprendrez, si vous en faites l’effort, que nos demandes sont précises, réfléchies et étayées, et que leur faisabilité ne dépend en général que de choix politiques.
Mais si vous venez et écrivez un article, vous me ferez le plaisir de vous faire relire, au hasard, par Fred Jimenez. Il y a au sein même de votre rédaction des journalistes capables d’être pertinents lorsqu’ils parlent de vélo, alors profitez-en !