Madame la Maire,
Durant l’été, de gros travaux ont été réalisés à l’intersection du boulevard Blum avec la rue Lanchy, le chemin des Montarmots et le chemin de Vieilley.
A l’AVB nous avons tous été choqués par l’ampleur des travaux :
- Une ancienne ferme qui était le dernier charme de cette zone laide et bruyante a été simplement démolie, rasée, rayée de la carte.
- Le chemin des montarmots a été élargi de manière tout à fait abusive, supprimant brutalement le charme des rues tortueuses qui font la beauté de ces voies antérieures à l’automobile.
- Sous prétexte de protéger les piétons, de multiples barrières ont été ajoutées, compliquant la circulation des poussettes, personnes handicapées ou piétons qui tentent de circuler dans ces espaces dédiés à l’automobile.
- Une voie de tourne à gauche a été créée, réduisant l’attente au feu et facilitant ainsi encore davantage les déplacements automobiles, en contradiction avec le souhait de la nouvelle municipalité de limiter l’usage de l’automobile
- …
Et puis malgré l’ampleur des travaux, nous avons été très déçus par le peu de prise en compte des modes doux. Au risque de vexer, nous avons l’amère sensation que des bouts de pistes cyclables sont peints au hasard des possibilités et des envies du dessinateur/projeteur, tandis que les réflexions pour favoriser la circulation automobile sont poussées au maximum.
Nous rappelons qu’une nouvelle fois, l’article 20 de la loi n°96-1236 du 30 décembre 1996 sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, codifié à l’article L-228-2 du code de l’environnement n’a pas été respecté puisque toutes les rues refaites n’ont pas été munies d’aménagements cyclables.
Et puis pourquoi n’y a-t-il pas de discussion avec l’AVB en amont d’un tel projet ? Nous comprenons bien que la situation sanitaire actuelle ne simplifie pas ces rencontres, mais le RDV qui devait avoir lieu sur place avec le service voirie a été annulé au dernier moment, et en dehors d’un échange de mails précipité qui s’est limité au chemin de Vieilley, nous n’avons jamais été consultés sur l’ensemble de l’aménagement.
A l’heure où l’on parle de développement des modes doux et de réduction de la place de l’automobile en ville, nous ne comprenons pas du tout l’intérêt de tels travaux.
Madame Vignot, nous avons bien conscience que ces travaux ont été programmés dans le mandat précédent le votre. Ils ont néanmoins été réalisés en grande partie durant le début du votre.
Que pense votre équipe de tels travaux ? Les soutenez-vous ? Peut-on espérer de votre mandant que ce genre de travaux soient désormais abandonnés ? Peut-on espérer que les gigantesques sommes d’argent dépensées dans ces travaux inutiles soient investis dans le développement des modes doux et non dans celui de l’automobile ?
Ainsi, dans un premier temps, nous souhaiterions connaitre le prix global de ces travaux. Pouvez-vous nous fournir le décompte des dépenses:
- Le rachat de la maison,
- L’élargissement du chemin des montarmots,
- La reprise des trottoirs de toutes les rues attenantes…
- La reprise de l’enrobé de l’ensemble de la zone
- Les barrières,
- La rampe handicapé,
- …
Ensuite, l’AVB souhaitant être force de proposition, pourrions nous envisager une session de sensibilisation des techniciens et élus de la ville à la problématique des modes doux et de l’urbanisme durable ?
Nous pourrions vous proposer un intervenant sur une durée de 2h et la ville dans une de vos salles municipales.
Nous serions ravis de co-organiser avec la ville un tel évènement permettant de présenter une vision de la ville différente de celle du tout automobile.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous adressons, Madame la Maire, nos salutations respectueuses,
L’Association Vélo Besançon
La tenue des élections municipales dans un contexte de multiplication des catastrophes écologiques, de répercussions de la crise sanitaire sur les conditions d’utilisation des transports en commun et d’explosion de la mobilité cycliste, notamment à Paris, a propulsé la question du vélo, et plus globalement celle de nos déplacements, en tête des débats publics. C’est une très bonne chose, car cette réflexion est nécessaire. Pour autant, nous déplorons d’entendre encore et encore les même poncifs, de voir la question des mobilités traitée avec le même manque de sérieux et le vélo servir d’argument de green-washing plutôt que d’instrument de transformation sociétale. Nous souhaitons revenir sur un certain nombre de discours qui vont bon train, et nous n’allons pas faire plaisir à tout le monde.