Grand #Besançon Métropole a lancé une consultation sur la mise en place de 41 abris vélos sécurisés (40 places et 8 places) du 10 avril au 31 mai, afin de choisir les lieux d’implantation prioritaires.
Ce mardi 2 avril 2024 le laboratoire de géographie ThéMA a organisé, en collaboration avec des associations faisant partie du collectif RN+5,7°, une conférence animée par Frédéric Héran sur la question de la mobilité de demain dans le Grand Besançon. F.Héran est un urbaniste et économiste des transports intervenant fréquemment dans les médias nationaux pour parler de transition dans la mobilité. Environ 110 personnes ont assisté à la conférence dont plusieurs élues de Besançon et du Grand Besançon Métropole.
Le fil directeur tenu par le conférencier est explicite : pourquoi la voiture pose problème ? Cette question a été mis en écho notamment à la question du doublement de la RN 57 entre Beure et Amitié, projet que l’AVB et autres associations du collectif RN+5,7° contestent en justice. Voir nos billets en opposition à ce sujet depuis 2019.
F.Héran a également mis en lumière les nombreux problèmes que pose la voiture en insistant particulièrement sur l’empreinte matière de l’automobile, insoutenable dans un avenir proche.
A aussi été fait la démonstration de cette fuite en avant que constitue l’idée des aménagements pour « gagner du temps » ; Alors qu’en 40 ans nous mettons en moyenne exactement le même temps à nous déplacer (1 h environ), les distances ont quant à elles été multipliées par 10.
Une autre partie a porté sur le concept de trafic induit dont il a minutieusement détaillé le mécanisme. Cette notion se résume très simplement de la manière suivante : plus le trafic est fluide, plus il y aura de trafic… Jusqu’à atteindre la saturation décrite par Jevon. Autrement dit l’élargissement des routes, évoqué comme solution pour fluidifier le trafic, est une fausse solution. Elle n’est que temporaire. Rapidement, le trafic augmente et les niveaux de congestion redeviennent semblables au bout de quelques années. Ce concept est illustré par d’innombrables cas à travers la planète notamment aux États-Unis où le phénomène est observé sur des sections à plus de 20 voies ! Mais qui sait, peut-être la situation s’améliorerait à la 21e ? Le trafic induit est malheureusement trop peu pris en compte par les études préalables aux aménagements : il n’apparait notamment pas dans l’étude concernant le doublement de la RN57, comme l’avait signalé l’autorité environnementale dans son compte rendu.
À l’image des étapes du deuil, F.Héran décrit 5 étapes suivant la création d’une route :
Le report temporel. La capacité plus importante concentre à nouveau le pic de trafic à l’heure de pointe ;
Le report spatial. Les axes parallèles sont délaissés car relativement plus encombrés ;
Le report modal. Comparativement moins rapides, les personnes utilisant d’autres moyens de transports se reportent sur l’automobile ;
L’augmentation de la fréquence des déplacements. L’offre plus importante crée une demande plus importante, on facilite le déjeuner chez soi, le crochet vers la zone commerciale, la visite des proches…
Le changement d’itinéraires. Le temps de trajet supplémentaire offert est utilisé pour se déplacer plus loin, ce qui ne manque pas d’alimenter l’étalement urbain et ultimement l’artificialisation des sols.
Des solutions existent pour réduire la place de la voiture en ville, des vraies comme des moins vraies. Hélas pour les automobilistes, les solutions qui marchent sont évidemment celles qui limitent la circulation automobile, qui « rendent la voiture moins efficace ». Parmi les mesures inefficaces mais populaires en voici quelques unes, vous en reconnaitrez certainement tant elles occupent les responsables politiques cherchant à tout prix à ne pas froisser les automobilistes :
Les parcs relais, favorisant l’étalement urbain et ne créant ultimement qu’un appel à l’usage de la voiture sur des axes temporairement fluidifiés ;
Les vélos en libre-service, ayant un public principalement occasionnel ;
Le télétravail, favorisant également l’allongement domicile-travail ;
Certaines pistes cyclables, celles qui « ne prennent pas de place à la voiture », ou qui n’ont pas de traitement sécurisé des traversées ;
Certaines lignes de bus à haut niveau de service, qui ne sont pas en site propre et n’ont pas de priorité aux feux.
Sans surprise, les mesures les plus efficaces sont celles qui sont les plus sensibles, les plus impopulaires… dans un premier temps. Elles finissent par remporter l’adhésion lorsque la démonstration de tout ce qui est gagné en absence de voiture devient visible, mesurable. Parmi elles :
Le péage urbain. « Double dividende » réduisant le trafic et générant une recette, potentialisée si elle finance les alternatives à la voiture ;
Le stationnement payant. L’espace public a un coût de gestion, il paraît naturel que de limiter son occupation par un objet immobile pour les usages nécessaires;
Les limitations de vitesse. On compte en France 200 villes à 30 km/h, seuil au-delà duquel les nuisances du trafic augmentent de manière exponentielle ;
La réduction de la capacité routière via la suppression de files de circulations.
La complication de la circulation. Fermer des rues au transit permet à la fois de rendre la voiture moins intéressante au profit d’autres modes de déplacement ;
La limitation du stationnement ;
Le développement du tramway ;
Le développement de pistes cyclables (en remplacement des files de circulation) ;
Les voies de bus en site propre ;
Les voies de covoiturage divisant le nombre de voitures en circulation.
Voilà un aperçu de ce que nous avons entendu hier soir. Pour avoir le diaporama de la conférence, contactez-nous. F.Héran, enseignant-chercheur, partant du principe que ce travail est « payé par nos impôts » nous autorise à diffuser ses supports, avec pour seule condition, la nécessité de le citer si on utilise son travail.
Cette conférence a été précédée d’une conférence de presse ayant fait l’objet d’articles par l’Est Républicain, Ma Commune, et France 3.
La voiture déborde de la ville. Là où l’espace se fait rare, y a-t-il encore un futur imaginable où la place accordé à la voiture reste aussi important ? À défaut de raser des bâtiments comment accueillir toujours plus d’automobilistes dans un espace limité ? D’ailleurs, pourquoi refuser de raser les bâtiments ? Après tout, ces derniers occupent également une part non négligeable de l’espace ! Une fois débarrassés des bâtiments et des automobiles, pourquoi ne pas éliminer les vélos ? Et l’Homme, pourquoi ne pas éliminer l’Homme ? Que cherche-t-on a créer, où nous emmène nos outils et à quel besoins répondent-ils ?
Le cœur qui bat, la gorge sèche , les jambes qui fourmillent … À la veille du déconfinement, vous frétillez d’impatience pour quitter votre logement et nous aussi (dans la limite du raisonnable évidemment, la crise n’est pas encore passée) ! Une question se pose, le mode de déplacement. Un peu trop long à pied, trop de restrictions dans les transports en commun, batterie vide pour la voiture (Exemple totalement fictif n’étant absolument pas arrivé à l’un de nos rédacteurs). Pourquoi ne pas essayer le vélo ? Nous avons calculé le temps nécessaire pour relier différents lieux dans Besançon, de quoi montrer l’importance que les aménagements y soient présents.
Ou, comment mettre les bisontins en selle pour une ville plus douce, plus saine, plus conviviale, plus résiliente…
Le 20 Septembre à 18h30 au bar associatif Le Pixel, L’Association Vélo Besançon vous livre en exclusivité le résultat d’un travail acharné de plusieurs mois pour faire de Besançon une ville parfaitement cyclable.
Le vélo n’est pas seulement un accessoire de sport ou de loisir, il doit devenir un moyen de transport du quotidien dont les avantages ne sont plus à démontrer : très peu coûteux, ne produisant aucune nuisance polluante ou sonore, très peu gourmand en espace, incitant à la proximité…..
Alors, venez découvrir notre plan vélo 2020, à mettre dans toutes les oreilles des potentiels candidats pour les élections municipales de 2020…
Un avant-goût ?
– Sécurisation des aménagements au niveau des carrefours
– Développement des vélo-écoles
– Réduction de l’espace publique dédié à l’automobile au profit des piétons et des cyclistes
– Création de 15 itinéraires cyclables prioritaires, sécurisés, lisibles, continus et connectés entre eux :
Ces propositions sont issues de notre expérience de cycliste, de celles de nos adhérents et de ce qui se fait de mieux en matière de politique cyclable à travers le monde.
Votre avis et expérience seront les bienvenus !
Rendez-vous Au Pixel (à côté du FRAC), vendredi 20 Septembre à 18h30.