Où stationner son vélo à la City ?

Tous les bisontins connaissent la City. Situé aux abords directs du centre-ville, ce lieu concentre un certain nombre d’emplois, et il est accessible à plat depuis la boucle et d’autres quartiers proches (Velotte…) ou plus éloignés (Prés de Vaux…). Un atout certain pour venir au travail à vélo.

À condition de pouvoir stationner celui-ci… Faisons un tour d’horizon des aménagements présents.

Le plus visible.

C’est sans doute le parking situé devant l’entrée de la CAGB. L’emplacement est très bien choisi, puisqu’on le voit bien depuis la rue, et il est juste devant l’accueil et l’une des portes principales.

Par contre,sa forme est loin d’être idéale. Comme tous les modèles de « pince-roues », il n’est pas pratique à utiliser et ne permet ni un bon maintien ni une bonne sécurisation du vélo.

Note :

Emplacement : 4/4
Accès : 4/4
Utilisation : 1/4
Sécurité : 1/4
Abri contre les intempéries : 0/4

Total : 10/20.

Appréciation :

S’en tire avec la moyenne, mais peut mieux faire… Remplacer ce tortillon au sol par de vrais arceaux serait un minimum, d’autant plus qu’on en fait de très beaux de nos jours. Et pourquoi pas installer un abri ? Il serait sans doute possible d’en trouver un dont le style puisse correspondre à celui des bâtiments…

Le plus discret.

En cherchant bien, on peut trouver à proximité de l’entrée du parking souterrain quelques autres places de stationnement pour les vélos.

Celles-ci ont le gros avantage d’être abritées. Par contre, elles sont constituées de « pince-roues » encore pires que le précédent. Par ailleurs, même si c’est anecdotique, leur position par rapport à la signalisation de la place pour handicapé est quelque peu surprenante.

Note :

Emplacement : 2/4
Accès : 3/4
Utilisation : 1/4
Sécurité : 1/4
Abri contre les intempéries : 4/4

Total : 11/20.

Appréciation :

L’abri remonte un peu la note, mais l’abri ne fait pas le moine… euh le bon parking à vélos. Abriter son vélo, c’est bien, mais à condition de le retrouver à la fin de la journée. Une très bonne note aurait pu être obtenue en installant des arceaux plutôt que des pince-roues.

Le plus underground :

C’est aussi le plus récent, et son histoire laisse songeur…

Un jour, un cycliste qui avait l’habitude d’attacher son vélo à un tube métallique du parking souterrain a la suprise de découvrir qu’il lui a été volé. Suite à cela, il demande qu’un garage à vélos fermé soit installé à cet endroit, non loin du garage des vélos de la CAGB (voir plus loin). Sa demande est entendue, mais pas réellement prise en compte : en effet, un certain nombre d’attache-vélos (des vrais, cette fois) sont installés à cet endroit. Cela officialise ainsi le stationnement des vélos, mais sans apporter de sécurité supplémentaire par rapport au tube métallique très solide sur lequel s’est produit le vol. Ou comment écouter les cyclistes… à moitié !

Ceci dit, il faut reconnaître que ces arceaux sont d’excellente qualité et pratiques à utiliser, et offrent une certaine sécurité aux vélos attachés avec un antivol de qualité.

En fait, on aurait même voulu donner une bonne note à ce parking. Jusqu’à ce que l’on se pose la question de son accès… En effet, lors de sa réalisation il a bien été spécifié aux usagers que le code de la route s’appliquait dans le parking souterrain, y compris en ce qui concerne les sens de circulation et  les cyclistes.

Et c’est là qu’on se demande si l’on ne se moquerait pas un tout petit peu des cyclistes… ?

En effet, les deux rampes près de ce parking sont en sens unique sortant. Elles permettent donc toutes les deux de le quitter, mais pas d’y accéder.

Vous pensiez renier votre statut de cycliste et descendre à pied, vélo à la main ? Pas si simple ! Tout a été pensé ! Les rampes sont également interdites aux piétons. Vous ne pensiez pas vous en tirer à si bon compte ?

Il va donc falloir chercher les rampes d’entrée. Après renseignement pris auprès de vos collègues automobilistes, vous apprenez qu’elles se trouvent avenue Louise Michel. Ah oui, mais l’avenue Louise Michel, depuis le centre-ville, on appelle ça comment déjà… ? Un…

Un sens interdit ! Exactement.

Là, vous commencez à réfléchir...

« Pour accéder à l’entrée du parking, je dois arriver par l’avenue Louise Michel donc depuis la rue de Dole. Tiens, ça arrangera mes collègues qui viennent de Saint-Ferjeux… enfin eux ils pourront venir le matin mais pas rentrer chez eux le soir… Sinon, je peux aussi contourner la caserne des pompiers et Hyperboissons pour arriver dans le bon sens. Comme les automobilistes. Mais c’est justement ça le problème : les automobilistes ! Ils sont nombreux dans le coin, et pas vraiment zen avec les cyclistes… ».

À ce stade, soit vous êtes vraiment très discipliné (des origines Allemandes, peut-être ?) et vous poussez votre vélo sur le trottoir, soit vos instincts rebelles reprennent le dessus et vous vous décidez à circuler sur le trottoir sans mettre pied à terre ! Dire que vous aviez arrêté cela depuis l’âge de 9 ans !

Quoi qu’il en soit, vous arrivez aux rampes d’accès. Attention, c’est très glissant quand c’est mouillé. Là, vous suivez les panneaux. Non, pas des panneaux spécial vélos. Ne rêvez pas ! Juste les panneaux « sortie », puisque le parking que vous cherchez est près des rampes de sortie. Pour être cycliste, il faut un peu de logique tout de même !

Vous voici donc parti pour une visite (non guidée) d’un des plus grands aspirateurs à bagnoles du coin. En plus, il y a deux niveaux.

Après avoir traversé tout cela (et oui !), vous voici arrivé au fond du labyrinthe où se trouve non pas le Minotaure mais le parking à vélos que vous cherchiez tant. C’est décidé : à partir d’aujourd’hui, vous êtes un rebelle et vous prendrez à contresens les rampes de sortie.

Mais pourquoi donc en France s’évertue-t-on à fixer des règles particulièrement quand on sait que personne ne les respectera ? Ne serait-il pas plus simple de faire en sorte qu’il soit possible de les respecter ?… Allez, filez donc au bureau car avec tout cela vous êtes en retard !

Par ailleurs, un adhérent nous signale un autre problème qu’il a constaté à ses dépends :

« Il est très difficile de rentrer dans le parking en sous-sol depuis le CLA pour y récupérer son vélo après une certaine heure. L’escalier et les ascenseurs du CLA ne descendent pas au -1, l’escalier extérieur ne sert que pour la sortie du parking (impossible d’ouvrir la porte de l’extérieur), et il faut donc passer par les rampes de sortie des voitures (en principe interdites aux piétons)… Mais à 20 h, elles sont fermées par des grilles. J’ai du attendre qu’une voiture sorte pour entrer par là. À moins qu’il n’y ait une autre solution que je n’ai pas trouvée ? »

Note :

Emplacement : 2/4
Accès : 0/4
Utilisation : 4/4
Sécurité : 3/4
Abri contre les intempéries : 4/4

Total : 13/20.

Appréciation :

On a presque ici le parking à vélos idéal. C’est juste dommage qu’il soit quasiment inaccessible !

Le plus proche des attentes des cyclistes : 

Depuis quelques temps se trouvent en face de la City quelques arceaux à vélo avec vue sur le Doubs.

Pas grand chose à dire à leur sujet. Ce sont de très bons arceaux comme tous ceux que la Ville de Besançon installe sur l’espace public. Il est juste dommage qu’il faille franchir une telle bordure pour y accéder. Cela incite à utiliser le trottoir. On remarquera également que les vélos stationnés à cet endroit ont un tempérament un peu solitaire et préfèrent aller s’appuyer contre les barrières plutôt que de subir une trop forte promiscuité avec leurs voisins. On pourrait donc peut-être déjà rajouter un ou deux arceaux… ou les espacer davantage.

Note :

Emplacement : 4/4
Accès : 3/4
Utilisation : 4/4
Sécurité : 3/4
Abri contre les intempéries : 0/4

Total : 14/20.

Appréciation : 

Finalement, la meilleure note revient aux arceaux sur voirie. Il suffirait d’améliorer leur accès par un bateau pour décrocher la note de 15/20, la  note maximale qui puisse être atteinte par des arceaux sur voirie étant donné les critères choisis dans cet article. Un comble puisque les critères que nous avons choisis ont pour but d’évaluer les aménagements sur un lieu de travail, censés apporter un meilleur niveau de sécurité et de confort que les stationnements sur voirie !

Le plus fermé :

À côté des arceaux souterrains déjà cités, on peut trouver le garage à vélos fermé et sécurisé de la CAGB. Le rêve de tout cycliste ! Oui, mais il est réservé aux vélos de fonction de la CAGB. Dommage. Ceci dit, ça veut dire que la CAGB a des vélos de fonction, et on a même vu des gens s’en servir. C’est toujours ça…

Note :

Emplacement : 4/4
Accès : 0/4
Utilisation : 4/4
Sécurité : 4/4
Abri contre les intempéries : 4/4

Total : 16/20.

Appréciation : 

Tout y est : l’emplacement, la facilité d’utilisation, la sécurité maximale et l’abri… Mais comme pour les arceaux situés en face, il n’est pas légalement accessible ! Et c’est dommage de ne pas avoir réalisé le même garage pour les vélos personnels des gens qui travaillent à la City.

Le plus interdit :

Devant le CLA, les étudiants et personnels avaient pris l’habitude depuis toujours de stationner leurs vélos sur les diverses barrières disponibles. Cela apportait un peu de gaité à cette esplanade un peu froide, et c’était surtout pratique.

Or, depuis l’été dernier, le personnel du CLA a reçu un message du syndic de la City interdisant formellement cette pratique. Il est demandé aux usagers d’utiliser le parking à vélos souterrain. On peut lire dans le message en question que les arceaux sont situés « à droite de la descente du parking », ce qui est une invitation plutôt explicite à prendre à contresens les rampes de sortie. En attendant, à choisir entre deux interdictions, quelques irréductibles vélos semblent toujours stationner là où c’est interdit.

Note : 

Aucune puisque ce n’est pas un aménagement pour les cyclistes…

Appréciation : 

Plutôt que de chercher à chasser les cyclistes de l’endroit qu’ils ont choisi, ne serait-il pas plus judicieux d’y installer quelques arceaux ?

Le plus sponsorisé :

Au final, si vous renconcez à venir avec votre vélo faute d’avoir trouvé un parking à la fois abrité, sécurisé, et accessible, il reste la station VéloCité. Elle est plutôt bien placée et facile d’accès. C’est déjà ça…

Conclusion :

La situation à la City est révélatrice de ce qui se passe un peu partout en France. On commence à comprendre qu’il y a des cyclistes et on fait des choses pour eux. Mais malheureusement, mis à part lorsque les décideurs sont eux-mêmes cyclistes, on fait les choses de travers et on s’étonne ensuite que cela ne fonctionne pas. Ou mal.

Bien sûr, comme les montrent les photos, tous les parkings à vélos de la City sont utilisés malgré leurs défauts. Mais ils sont loin d’être pleins, alors que dans le même temps on continue à voir des vélos attachés sur les barrières devant le CLA… Et les arceaux posés par la Ville arrivent déjà à saturation alors qu’ils sont de l’autre côté de la rue. Cela montre bien que les cyclistes sont à la recherche d’autre chose que les infrastructures proposées par la City.

Il ne faut pourtant pas mener l’enquête très longtemps pour se rendre compte que le parking souterrain est sous-utilisé car méconnu et légalement inaccessible, et que si les étudiants étrangers attachent leurs vélos devant la porte du CLA ce n’est pas par volonté de nuire mais parce que c’est ce qu’ils ont trouvé de mieux. Et il n’y a pas besoin d’avoir fait de longues études pour voir que les arceaux de la ville sont plus pratiques et plus sécurisants qu’une spirale infernale à ras du sol…

Mais les cyclistes, comme les artistes, sont parfois des incompris…

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