En 2019, l’AVB présentait son Plan Vélo en vu des municipales. L’idée était avant tout de montrer un cap, un niveau d’ambition décent, pour ce que devrait être une voirie cyclable. Fini les bandes de peinture qui servent moins à sécuriser les cyclistes qu’à les assigner au caniveau, désormais les aménagements privilégieraient les pistes cyclables. Celles-ci devraient faire 2,30m. À l’avenir, les voies seraient continues aux intersections, exit la piste qui se finit en eau de boudin au carrefour ! Nous avions fait des propositions réalistes et ambitieuses en ce sens.
En 2020, de nombreuses communes françaises montraient la faisabilité, et l’extraordinaire succès, des « coronapistes », aménagées en quelques semaines et dont la qualité dépassaient de beaucoup ce à quoi nous étions habitué.e.s.

La tenue des élections municipales dans un contexte de multiplication des catastrophes écologiques, de répercussions de la crise sanitaire sur les conditions d’utilisation des transports en commun et d’explosion de la mobilité cycliste, notamment à Paris, a propulsé la question du vélo, et plus globalement celle de nos déplacements, en tête des débats publics. C’est une très bonne chose, car cette réflexion est nécessaire. Pour autant, nous déplorons d’entendre encore et encore les même poncifs, de voir la question des mobilités traitée avec le même manque de sérieux et le vélo servir d’argument de green-washing plutôt que d’instrument de transformation sociétale. Nous souhaitons revenir sur un certain nombre de discours qui vont bon train, et nous n’allons pas faire plaisir à tout le monde.