Les alertes scientifiques concernant les conséquences dramatiques du réchauffement climatique se multiplient, s’étoffent et s’alourdissent au fil des années. Les causes sont connues, détaillées, chiffrées et la mobilité « carbonée » est considérée comme étant la deuxième source majeur d’émissions de CO2. Le dernier rapport du GIEC nous met sur une ligne de crête : il faut changer radicalement et très rapidement notre manière de consommer nos ressources pour éviter un scénario cauchemardesque dans un avenir proche.
Objectivement, la voiture individuelle est un produit du passé. Les carburants sont des sources épuisables dont l’extraction coûte de plus en plus cher et les moteurs électriques sont d’énormes consommateurs de matières premières tout aussi épuisables et dont l’extraction est une source considérable de pollution. Sans parler des nuisances, accidents, pollution, bruit, imperméabilisation des sols, occupation d’espace d’où découlent de considérables coûts assumée par toute la société. Et que dire du coût estimé du réchauffement climatique !
Les recettes des taxes automobiles couvrent l’investissement et l’entretien des infrastructures, par contre elles ne peuvent couvrir le coût de toutes les nuisances associées (accidents, pollution, bruit, étalement urbain). Autrement dit, les coûts qui pèsent sur l’automobile ne couvrent pas l’ensemble des nuisances qu’elle génère.
La hausse du prix des énergies est inéluctable. Alors, comment faire pour que l’automobiliste n’ait plus à prendre sa voiture ?
Il faut dès à présent anticiper la fin du tout-voiture en jugulant l’étalement urbain et en créant des alternatives partout, mais les solutions sont moins simples pour les zones rurales que pour les zones urbaines.
En ville et à proximité de celles-ci les solutions existent déjà et sont appliquées à plus ou moins grosse échelle. Il faut les développer et inciter à leur utilisation pour qu’elles deviennent performantes et permettent à un très grand nombre de personnes de se passer complètement de voiture personnelle. Oui cela est possible: de nombreux habitants se passent de voiture personnelle, y compris pour faire les courses, ou transporter les enfants et partagent ou louent des voitures en cas de réel besoin.
Mais en dehors des villes, à l’écart des grands centres urbains, il n’existe actuellement pas ou très peu de vraies alternatives à la voiture individuelle. Une grande partie de la France rurale n’est desservie par aucun moyen de transport collectif ou alors avec une fréquence bien trop faible pour permettre une utilisation quotidienne. Dans ces régions, les moyens à mettre en œuvre pour rattraper le retard accumulé sont très importants si on ne veut pas abandonner les habitants pris à la gorge par un prix toujours croissant de l’énergie. »
Des choix budgétaires courageux doivent être faits dans ce sens et les taxes sur TOUS les pollueurs (avions, paquebots, industries…) doivent être à la mesure de la pollution qu’ils génèrent pour casser l’injustice fiscale et les sentiments de colère qu’elle génère.
Nous sommes conscients que le moment de transition est délicat et met dans la difficulté nombre de français, cependant le mouvement vers une nouvelle mobilité, collective et plus sobre est inéluctable.
Reste à faire passer notre message de cyclistes du quotidien : la meilleure solution pour payer moins est bien de consommer moins de carburants, c’est peut-être le moment d’enfourcher un vélo ?
Pour info : puisqu’il est question d’argent, selon l’éco-comparateur de l’ADEME, en 2017, un déplacement quotidien domicile-travail de 3 km coûte, par an, à un automobiliste 621 euros et 63 euros à un cycliste… et l’écart continuera de se creuser !