Auteur/autrice : AVB

  • Rues aux écoles : beaucoup d’attentes et des annonces finalement décevantes à Besançon

    Rues aux écoles : beaucoup d’attentes et des annonces finalement décevantes à Besançon

    Depuis plusieurs années, les projets de rues aux écoles fleurissent sur le territoire national. Ce dispositif consiste à rendre inaccessibles aux voitures les rues devant les écoles durant les horaires d’entrées et de sorties des enfants. Cela peut se faire de façon définitive, en rendant la rue entièrement piétonne, ou temporaire en utilisant des barrières amovibles. Cet aménagement encourage ainsi les usagers de l’école, parents et enfants, à se rendre dans leur établissement par d’autres moyens que la voiture, à pied, en vélo, en trottinette, en assurant plus de sécurité à chacun.e et plus de convivialité.

    De nombreuses villes en France ont d’ors et déjà franchi le pas. Ainsi à Bordeaux, 33 écoles en bénéficient à ce jour et il est question d’élargir ce dispositif à 15 autres écoles par an. A Paris, 180 écoles sont concernées et à Grenoble, des projets très ambitieux de place aux enfants se concrétisent en ce moment. https://www.grenobleencommun.fr/grenoble-fait-places-aux-enfants/

    A Besançon, cela fait longtemps que ce projet est sur la table et nous attendions avec confiance les décisions prises en ce sens, il était notamment question de tester rapidement cet aménagement sur 5 écoles de la ville.

    En ce mois de janvier, deux réunions se sont tenues sur ce sujet avec les élu.e.s. et, nous sommes décu.e.s.

    Sur les 5 écoles envisagées, une seule, celle des Chaprais, bénéficiera d’un aménagement temporaire, fermant ainsi la rue Baille aux horaires de sorties et entrées d’école. C’est un point positif mais il est bien isolé face aux autres renoncements. Car, pour les autres, il est vaguement question de sinuosité pour ralentir la circulation, ou de collage de pastilles colorées au sol, mais rien qui ne puisse ressembler à une véritable rues aux écoles. Nous le regrettons tant ces espaces une fois créés, végétalisés, aménagés, redessinent rapidement un autre usage de l’espace public et encouragent une autre mobilité, tout ce dont nous avons besoin, tout ce dont l’avenir doit être fait. Nous porterons cette parole auprès de nos interlocuteurs de la Ville et de GBM.

    Nous encourageons tous nos adhérents, tous les parents sensibles à cette question, à réclamer auprès de la mairie et des conseils d’école, des aménagements ambitieux qui rendent la ville aux enfants en les soustrayant aux dangers et nuisances de la circulation motorisée.

    La rue Baille sera la seule rue à être fermée à la circulation automobile aux heure d’entrées et de sorties de classe.
  • COMMUNIQUE DE PRESSE

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Pistes cyclables des rues Weiss et Trépillot : un nouvel itinéraire de qualité apprécié des cyclistes

    Les travaux d’aménagement des rues Weiss et Trépillot sont arrivés à leur terme. Il s’agit de pistes cyclables bi-directionnelles séparées des voitures par une bordure en béton : 

    Photo du début de piste avec un revêtement orange.

    Si certains fustigent la mise à sens unique pour les automobilistes de ces rues, et le report de trafic dans les rues avoisinantes que cela a entraîné, l’AVB tenait quant à elle à saluer la réelle amélioration que ces nouveaux aménagements apportent pour la circulation cyclable à Besançon. En plus d’apaiser fortement les deux axes directement concernés (qui souffraient jusque-là d’un trafic automobile important et, comme souvent, trop rapide) ces nouveaux aménagements cyclables permettent de circuler en sécurité et dans un cadre agréable : piste séparée du trafic, nouveaux espaces verts et revêtement esthétique et confortable. 

    De plus, ces deux rues étaient jusque-là un gros point noir pour les cyclistes venant de la gare Viotte depuis la rue Midol (elle aussi récemment aménagée), et se rendant dans l’ouest bisontin. Cet itinéraire est-ouest est donc fortement apprécié des cyclistes.

    Rappelons par ailleurs que, si les impacts des mises à sens unique sur le plan de circulation, et leurs conséquences pour les riverains, ne doivent pas être négligés, il est aussi avéré qu’en cas de restrictions sur la circulation automobile dans un secteur on observe à terme un phénomène d’évaporation du trafic. C’est-à-dire qu’une partie du trafic « disparaît » spontanément, soit parce-que les automobilistes optent pour un autre mode de déplacement (pourquoi ne pas se mettre au vélo et profiter de ces nouvelles pistes cyclables?) soit parce qu’ils reportent leurs déplacements en dehors des heures de pointe, voire l’annulent.   

    Quelques améliorations auraient cependant pu être apportées à ces aménagements et, comme souvent, c’est un niveau de la continuité de l’itinéraire et de la sécurisation des carrefours que le bât blesse. En effet, l’accès à la rue Weiss depuis l’avenue de Montrapon n’est pas aisé et pas lisible car trop étroit et à angle droit. Idem pour la jonction entre la rue de Trépillot et la rue des Saint-Martin, qui manque de fluidité, et pour l’accès à la piste cyclable de la rue de Trépillot depuis le giratoire de la Gibelotte, qui est quant à lui rendu dangereux par une ligne de cédez le passage trop avancée.  De plus, en attendant de réaménager la place de Montrapon, des pictogrammes vélo entre la rue Midol et la rue Weiss auraient permis de visibiliser le lien entre les 2 pistes cyclables.

    Pour ce qui est des sections courantes, pourquoi ne pas avoir assuré la continuité du revêtement au niveau des accès à certaines propriétés, tout en marquant clairement le régime de priorité? Cette différence de couleur peut entrainer une baisse de lisibilité et donc de vigilance pour les véhicules traversant la piste cyclable : 

    Photo d'une interruption de piste rue Weiss.

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  • Vélorution des enfants : rendons-leur la ville !

    Vélorution des enfants : rendons-leur la ville !

    L’Association Vélo Besançon, en partenariat avec le festival du Bitume et des Plumes, a choisi pour sa vélorution de rentrée de mettre l’accent sur la place des enfants dans l’espace urbain, toute petite place cernée par les « Attention danger!  » que fait courir la circulation automobile toute puissante. 

    Nous invitons les bisontins à venir nombreux pédaler tous ensemble pour défendre le droit pour les enfants (et pour tous, par extension !) à reprendre place dans la ville ! Venez avec vos enfants, petits-enfants, neveux, nièces et ami.e.s ou venez tout adulte que vous êtes, tous les âges sont bienvenus évidemment !

    Le départ se fera parc Micaud, samedi 1er octobre, avec un accueil dès 10h pour participer aux ateliers de customisation des vélos et un départ à 10h30 pour un itinéraire adapté aux petits (environ 3 km) qui nous amènera place du Jura, le centre du festival du Bitume et des plumes.  

    Quelques arguments: Laisseriez-vous, sans appréhension, un écolier ou un collégien se rendre seul à ses activités ? Voilà LA question qui permet d’évaluer la cyclabilité d’une ville. A Besançon difficile de dire oui hélas… 

    En France, 34% des élèves vivant à une distance comprise entre 500 m et 1 km se font accompagner en voiture* ! Et si l’on regarde l’évolution dans le temps, c’est encore plus alarmant. Selon le rapport Activité physique et sédentarité de l’enfant et l’adolescent publié en 2018**, sur les 30 dernières années, la proportion de déplacements effectués à pied par les enfants et adolescents de plus de 6 ans pour se rendre dans leurs établissements scolaires est passée de 52,1% à 32,3% et de 7,5% à 3,3% pour le vélo. 

    Nos choix de mobilités, qui contribuent déjà à lester l’avenir de nos enfants de la menace climatique, impactent également leur santé. L’association français de cardiologie nous alerte ainsi sur le fait que les enfants ont perdu près de 25% de leur capacité cardio-vasculaire ces 40 dernières années*** ! 

    Pour remédier à cela, la sécurisation des espaces piétons et des aménagements cyclables sont prioritaires. Or, à Besançon, les améliorations se font attendre. L’AVB interpelle notamment la municipalité sur les aménagements des rues des écoles, dont, malgré le discours, les réactions concrètes sont pour le moins discrètes.

    Au-delà même de l’aménagement de pistes cyclables, l’AVB appelle de ses vœux la mise en place de mesures permettant de redonner leur place aux enfants, aux piétons et aux cyclistes :

    – Fermeture des rues des écoles à la circulation automobile aux heures d’entrée/sortie scolaire (comme cela se fait déjà dans de nombreuses villes)

    – Ajout de végétation et de mobilier urbain pour rompre les lignes droites qui favorisent les vitesses élevées (à titre d’exemple, on peut citer la rue Lecourbe et l’occasion manquée du récent renouvellement du revêtement pour l’apaiser

    – Généralisation de la limitation de vitesse à 30 km/h

    – Création de quartiers imperméables au trafic de transit

    – Création de nouvelles aires piétonnes

    – Arrêt de tous les projets routiers de nature à encourager l’usage de la voiture (tel que l’élargissement de la RN57 par exemple)

    – Campagne de sensibilisation des automobilistes pour qu’ils prennent conscience de la dangerosité de leur comportement, etc.  

    Paru ces derniers jours, un magnifique article du Monde, sur la disparition des enfants dans les villes (accessible seulement aux abonné.e.s) : https://www.lemonde.fr/festival/article/2022/09/14/ou-sont-passes-les-enfants-des-villes_6141609_4415198.html

    • *La mobilité vers l’école : un enjeu de santé publique trop souvent oublié des politiques publiques, Le blog de Mathieu Chassignet, Alternatives economiques, 07/12/2020, https://blogs.alternatives-economiques.fr/chassignet/2020/12/07/la-mobilite-vers-l-ecole-un-enjeu-de-sante-publique-trop-souvent-oublie-des-politiques-publiques
    • **  Activité physique & sédentarité de l’enfant & l’adolescent, 2018, http://onaps.fr/data/documents/190917_ONAPS_RC%202018%20final.pdf
    • ***  Association Française de cardiologie, https://www.fedecardio.org/presse/les-enfants-ont-perdu-25-pour-100-de-leur-capacite-cardiovasculaire
  • Un pont doux sur le Doubs !

    Un pont doux sur le Doubs !

    Nous, militants de l’Association Vélo Besançon, souhaitons célébrer en quelques lignes cet évènement tant attendu que constitue la mise en circulation douce du pont de la République.

    Ça y est, après tant et tant d’années, de mobilisations, discussions, consultations, le bitume nous est donné ! Le pont compte à présent un double sens cyclable parfaitement isolé de la circulation automobile, et pour cause : elle a disparu! 


    La création d’une voie cyclable sur le pont de la République est une attente forte des cyclistes bisontins depuis plusieurs années. En témoigne le nombre important de personnes qui avaient participé à la manifestation organisée par l’AVB en septembre 2018.

    Voici cependant les bémols que nous avons identifiés:

    • L’angle serré que doivent emprunter les cyclistes qui arrivent de l’avenue Helvétie et qui souhaitent accéder à la nouvelle piste cyclable du pont. C’est particulièrement vrai lorsque l’on a une remorque derrière son vélo.
    • Le feu de circulation au bout du pont côté centre-ville, qui est placé trop en amont du carrefour.
    • Le manque de lisibilité pour le raccordement entre le pont et l’avenue Fontaine Argent.

    Mais réjouissons-nous : les cyclistes ont gagné leur tranquillité, leur sécurité, leur fluidité et cette grande satisfaction de pédaler dans la douceur, en toute légitimité, sentiment peu familier aux cyclistes du quotidien. C’est maintenant un pont doux sur le Doubs, un pas, tout petit mais appréciable, dans la sens de l’histoire, transition écologique oblige.

    Les automobiles doivent donc faire autrement, patienter, contourner, rallonger… C’est pénible et parfois rageant. Lors de suppressions de voies, les géographes notent que dans les premiers temps, la situation est tendue, le trafic reste dense et l’encombrement se fait sentir mais ils observent que rapidement, le trafic « s’évapore » pour reprendre leur terme, les trajets sont modifiés, les adaptations se font et souvent au bénéfice des transports en commun ou des modes doux. Pour l’instant, sur l’avenue Helvétie et le pont Schwint, l’encombrement est visible aux heures de pointe lorsque les camionnettes et camions de livraisons viennent livrer les commerces du centre. Mais n’est-ce pas là le prochain défi à relever pour la municipalité ? Rendre cyclable ce dernier kilomètre? Mettre en place une logistique nouvelle fondée sur la livraison à vélo des commerces du centre-ville ? D’autres villes l’ont fait ou sont en passe de le faire : organiser des hangars de livraisons à proximité et terminer le trajet avec des vélos porteurs de grande capacité.

    Les idées ne manquent pas pour une ville plus apaisée, plus douce, dans laquelle la solution vélo serait simple et logique pour tous.

  • Doublement de la RN57 : dites non à ce projet d’un autre temps!

    Doublement de la RN57 : dites non à ce projet d’un autre temps!

    L’enquête publique concernant la mise à 2×2 voies du « contournement » de Besançon dans la section comprise entre les boulevards de Besançon et Beure est en cours. Nous écrivons contournement entre guillemets car peut-on qualifier cette autoroute urbaine de contournement dans la mesure où elle coupe la ville en deux, faisant passer 6 voies de circulation sous les fenêtres des planoisiens?

    Et ce n’est pas la maigre compensation que constituera la passerelle « mode doux », les murs anti-bruits (longs de 3,8 km et hauts par endroit de 4 m !), ainsi que les aménagements cyclables adjacents, qui feront passer la pilule ! Ne nous y trompons pas, ce projet n’a rien d’écologique. Il s’agit au contraire une fois de plus de dépenser des dizaines de millions d’euros pour l’automobile et les poids lourds à l’heure où une révolution dans nos manières de nous déplacer et d’aménager le territoire est une impérieuse nécessité. L’autorité Environnementale ne s’y trompe d’ailleurs pas puisqu’elle a rendu un avis à charge sur le projet

    Pour faire entendre votre voix, nous vous invitons à participer à cette enquête publique, qui se clôture le 31 mars. Pour ce faire, envoyer votre réponse à pref-observations-enquetes-publiques@doubs.gouv.fr (objet à rappeler obligatoirement : RN57 Besançon). L’ensemble des documents de l’enquête est disponible sur ce lien.

    camion-micropolis-rn-57-001-1200x766 Les milliers de poids lourds qui transitent par notre ville pour ne pas payer l’autoroute n’ont pas de soucis à se faire, les aménageurs prévoient de leur construire un jolie parking au pied du site classé de la colline de la Roche d’Or ! source photo : macommune.info

    Pour les plus pressés, voici un résumé (non exhaustif) des arguments en défaveur de ce projet que vous pouvez faire valoir dans votre réponse à l’enquête publique :

    – Favorisant l’usage de la voiture individuelle, il va à l’encontre des engagements pris pour réduire nos émissions et les pollutions altérant la qualité de l’air.

    – Il encourage l’étalement urbain.

    – Il prétend fluidifier le trafic alors qu’il est avéré depuis des décennies que toute fluidification par agrandissement des voies n’a qu’un effet ponctuel car le trafic est amplifié par appel d’air et les encombrements reviennent au bout de quelques années. C’est ce que les géographes appellent le « trafic induit”. Or, sur ce projet, aucune étude sur le trafic induit n’a été menée.

    – Il constitue une « autoroute urbaine » qui coupe encore davantage le quartier Planoise de la ville centre et qui constitue également une frontière quasi-infranchissable pour la faune sauvage.

    – Le coût des travaux est largement sous-estimé et la participation des collectivités locales va assécher leur capacité d’emprunt (d’autant que l’envolée du prix des matériaux risque fortement de rendre le coût de ce projet incontrôlable). Savez-vous qu’avec ce budget, qui concerne 3 km, il serait possible de construire un réseau cyclable de 130 km?

    – Aucun scénario alternatif n’a été envisagé (halte ferroviaire, plans de déplacement d’entreprise etc), donc les utilisateurs pendulaires qui font le voyage matin et soir resteront prisonniers du seul choix de la voiture et du prix croissant du carburant. Ce modèle reste celui des années 70.