Les idées reçues sur la pratique du vélo.

Il y a ce moment où on lâche, au détour d’une conversation, qu’on est cycliste…

Et il y a l’instant d’après… L’instant où quelqu’un prend la parole, avec force et conviction, pour tenter d’expliquer pourquoi il ne peut pas faire comme vous, que ça soit vrai ou faux, et pourquoi vous avez tort d’essayer de le convaincre (même si vous n’étiez pas en train d’essayer de le faire)…

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Ça, c’est si vous avez de la chance.

Si vous en avez moins, vous tombez sur un autre spécimen… Celui qui, heureux de tenir enfin un cycliste, va déverser sur vous toute la haine et la frustration engrangées à chaque fois qu’un cycliste l’a empêché d’écraser son accélérateur.

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(Vous noterez que ce spécimen là déteste tout ce qui freine la progression de son bolide. Cela inclut les cyclistes et les feux rouges. Pourtant, il aime reprocher aux cyclistes de ne pas respecter les feux rouges. Si les feux rouges avaient des oreilles, il irait sans doute leur reprocher de gêner les cyclistes.)

Bref, qu’il s’agisse de justifier son non-usage du vélo ou sa haine des cyclistes, votre interlocuteur va argumenter. Et il est fort probable que ses arguments figurent parmi les idées reçues que nous avons listées ci-dessous pour vous permettre d’y répondre.

1/ Les arguments anti-vélo

Les cyclistes font n’importe quoi. Ils ne respectent pas le Code de la route. Ils sont dangereux, en particulier pour les piétons !

Déjà, commencez par répondre que vous, vous le respectez (c’est le cas, n’est-ce pas ?). Et que, par conséquent, vous n’êtes pas concerné par ses reproches. Ce n’est pas parce qu’hier vous avez vu trois automobilistes griller des feux rouges que vous allez lui reprocher.

Ensuite, on peut reconnaître que cet argument est vrai, pour une grosse partie des cyclistes. Mais ils ne sont pas les seuls.

Tout comme les cyclistes, les automobilistes commettent des infractions. Nombre d’entre eux roulent au dessus des vitesses autorisées, grillent des feux, et prennent même des sens interdits. Sans parler des dépassements de cyclistes dans des rues étroites, qui vous concernent directement.

Remarquons aussi que si les cyclistes ont pris l’habitude de ne pas tenir compte du code de la route, c’est parce qu’on les y a habitués par des aménagements et une signalisation inadaptés (rocades à sens unique…), les chassant ainsi de la chaussée pour les obliger à prendre les trottoirs… illégalement.

Et il n’est pas rare qu’on installe encore des signalisations faites pour ne pas être respectées : panneaux Cyclistes, pied à terre, panneaux STOP quand une véloroute croise un chemin de terre… On habitue ainsi le cycliste à considérer le code de la route comme un folklore.

Pour terminer, et même si cela n’excuse pas les mauvais comportement, un vélo en infraction est toujours moins dangereux qu’une voiture. Si le danger pour les piétons existe lorsqu’un cycliste roule sur le trottoir, rappelez tout de même que les cyclistes tuent et blessent beaucoup moins de piétons que les automobilistes !

Enfin, vous remarquerez peut-être que les piétons qui se plaignent le plus des cyclistes sont en général piétons de la portière de leur voiture à la porte de leur appartement ! Mais ont-ils, au volant, un comportement exemplaire vis-à-vis des cyclistes… et des piétons ?!

Le vélo, c’est dépassé ! On n’a pas inventé le moteur à explosion pour rien !

C’est ce qu’on pensait dans les années 70…

Aujourd’hui, tous les spécialistes de la question savent que la voiture génère beaucoup de nuisances (bruit, pollution) et a besoin de plus d’espace que ce que la ville peut lui offrir… D’où les bouchons, les dépenses engagées dans la réalisation de parkings, etc.

Le progrès, ce n’est pas nécessairement l’emploi de techniques coûteuses, c’est l’utilisation de techniques adaptées aux circonstances. La voiture est certainement un très grand progrès, à condition d’être utilisée à bon escient. Bref, la voiture est utile mais le tout-voiture n’est pas une solution en ville.

Si votre interlocuteur n’est pas conscient de ces problèmes aujourd’hui, c’est lui qui est sérieusement dépassé. Pas le vélo.

Il est à noter que les Suisses et les Allemands n’ont jamais cessé d’utiliser le vélo pour les courtes distances en ville, même durant les années où la voiture s’y est développée. Pourtant, qui oserait accuser l’Allemagne d’être dépassée en ce qui concerne l’automobile ! Deutsche Qualität!

Les cyclistes gênent le trafic automobile et devraient rouler sur les trottoirs.

Si certains anti-vélo vous reprochent de rouler sur les trottoirs, d’autres vous reprochent de ne pas le faire.

Bien sûr, l’argument est faux. C’est l’automobile qui occupe le plus de place en ville et gêne tous les autres moyens de déplacement (piétons, vélos, transports en commun… et elle-même !).

Si davantage de déplacements se faisaient à bicyclette plutôt qu’en voiture, il y aurait bien moins d’embouteillages, ce qui profiterait aussi aux automobilistes !

Les aménagements cyclables sont un gadget qui coûte cher. On n’y voit pas de cyclistes.

C’est bien sûr faux ! Une piste cyclable, ce n’est pas gratuit, mais c’est environ 20 à 50 fois moins cher qu’une rocade urbaine de 2 x 2 voies (à même capacité horaire). Avec l’argent de 5 km de rocade urbaine on couvre une grande ville d’un réseau complet d’aménagements cyclables.

Par ailleurs, il est nécessaire que les pistes cyclables forment un réseau utilisable pour que la pratique du vélo s’y développe vraiment. Si vous ne voyez pas de cyclistes sur la piste cyclable devant chez vous, demandez qu’on en réalise aussi sur les rues qui permettent de la rejoindre ! Quand tout le monde passera devant chez vous à vélo plutôt qu’en voiture, vous dormirez mieux !

2/ Les mauvaises raisons de ne pas faire du vélo.

Le vélo pour me déplacer ? je n’y ai jamais pensé.

Et bien, pensez-y, c’est par là qu’il faut commencer. Argument suivant ?

Impossible de faire ses courses à vélo…

C’est un des arguments les plus faux et pourtant parmi les plus fréquents. Un vélo peut être équipé de porte-bagages, de sacoches, de paniers… Un équipement qui suffit amplement à ramener chez soi les courses de la semaine pour un couple, ou en tout cas de plusieurs jours pour une famille.

En vous arrêtant régulièrement dans les commerces de proximité au retour du travail, plutôt qu’en passant deux heures au supermarché le samedi, vous économiserez de la fatigue et du temps ! Et même si certains produits vous paraîtront plus chers, n’oubliez pas qu’ils seront souvent de meilleure qualité et que ce surcoût sera compensé par la non utilisation de la voiture.

Par ailleurs, si vous préférez tout de même aller à l’hypermarché faire beaucoup de courses, une remorque de vélo est un investissement rentable. On trouve des remorques très solides et adaptées à cet usage à moins de 200 €. Au prix actuel du carburant, les économies générées auront vite remboursé votre achat !

… et d’emmener ses outils de travail.

En êtes-vous si sûr ?

Une infirmière à domicile transporte du matériel médical. Un cadre a besoin d’une attaché-case et d’un ordinateur portable. Un commercial emportera une valise d’échantillons… Tout ceci représente un volume aisément transportable à vélo. On trouve tout le nécessaire (sacoches, protections, fixations) dans les bons magasins.

Mieux ! Il existe des plombiers à vélo au moins à Nantes, Dijon, et Toulouse. Ils ont, bien sûr, des vélos équipés, et emmènent moins de matériel en une fois qu’en voiture. Mais pour des petits dépannages en ville, c’est une solution efficace pour intervenir plus vite et moins cher.

Pour les gens qui ont malgré tout besoin d’une voiture ou d’un camion, voir la partie 3.

Je transporte chaque jour mes enfants. C’est impossible à vélo.

Pour porter un jeune enfant, il existe de nombreux types de sièges adaptables sur vélo, et contrairement aux idées reçues, il n’est pas beaucoup plus fatiguant de rouler avec un enfant derrière soi sur un parcours plat à vitesse modérée. Ça devient même facile avec une assistance électrique, quel que soit le relief. Pour transporter plusieurs enfants, il existe des remorques. Vous pouvez aussi rajouter un second siège ou investir dans un vélo adapté comme on en voit aux Pays-bas.

Le vélo c’est bien mais seulement quand il fait beau.

C’est faux ! La preuve : il pleut plus souvent au Danemark qu’en France, et cela n’empêche pas la majorité des habitants de Copenhague de se déplacer régulièrement à vélo.

En réalité, les déplacements urbains sont souvent courts, et il ne pleut pas en continu. Même les jours de mauvais temps, on arrive à faire la majorité des trajets en ne rencontrant, au pire, que quelques gouttes auxquelles on ne fait pas attention. Seules les grosses averses sont gênantes à vélo, mais elles restent très rares et dans ce cas des solutions existent : utiliser un poncho, attendre que l’averse passe ou… ne pas utiliser le vélo ce jour là. Être cycliste n’interdit pas les exceptions !

Mais l’hiver, il fait trop froid.

Le froid, il est facile de s’en protéger. A vélo, on pensera surtout aux extrémités (pieds, mains, oreilles, tête, cou). C’est indispensable. On évitera de se couvrir excessivement, car on se réchauffe en pédalant. Par ailleurs, le sort des automobilistes obligés de dégivrer leur pare-brise et de grelotter en attendant que le véhicule se réchauffe est-il plus enviable ?

Et la neige ?

Vous voulez parler de ce truc qui provoque des bouchons monstrueux ? Qui fait chuter les piétons sur les trottoirs ? La neige ne devrait pas vous dissuader de circuler à vélo. Équipez votre vélo de pneus de VTT à gros crampons, et vous serez surpris de votre facilité à circuler sans problème lorsque tout le monde autour de vous semble en difficultés.

Seul le verglas peut constituer une réelle difficulté. Mais il existe des pneus à clous pour vélos (oui oui !) qui permettent de l’affronter. À vous de voir si cet achat vaut le coup. Le verglas, en ville, est plutôt rare.

Je n’ai pas envie de rouler à vélo en ville. Il y a trop de voitures dont je vais respirer la pollution.

D’une part, le cycliste, de par sa position en hauteur, sa vitesse, et sa faciliter à choisir son itinéraire, respire moins de pollution que vous dans votre habitacle de voiture. D’autre part, le meilleur moyen de lutter contre le trop grand nombre de voitures est de ne pas y ajouter la votre.

Il ne faut pas dire « Je ferai du vélo quand il y aura moins de pollution. » mais « Il y aura moins de pollution quand je ferai du vélo. »

Je n’ai pas le temps de rouler à vélo. J’enchaîne les rendez-vous professionnels !

Ça, c’est l’argument le plus faux de tous !

Tout le monde devrait pourtant savoir que :

En milieu urbain, le vélo est plus rapide que la voiture jusqu’à 5 km !

Je répète.

En milieu urbain, le vélo est plus rapide que la voiture jusqu’à 5 km !

Je répète.

En milieu urbain, le vélo est plus rapide que la voiture jusqu’à 5 km !

Le chiffre de 5 km est une moyenne. La nuit, la voiture va plus vite lorsque les rues sont vides. Mais à l’inverse, aux heures de pointe, un vélo peut avoir l’avantage sur une voiture jusqu’à 8 voire 10 km de trajet !

L’explication est simple :
– Un cycliste peut stationner son vélo très près de son lieu d’arrivée. Pas besoin de chercher une place.
– Un cycliste doit respecter les feux rouges. Mais il ne les marque qu’une seule fois. Pas deux voire trois.
– Un cycliste peut traverser de nombreuses zones imperméables à la voiture : zones et allées piétonnes autorisées, parcs, sens interdits « sauf cycles »…
– Même si votre voiture peut rouler très vite, elle ne le peut pas en ville. Sa vitesse moyenne est proche de 15 km/h. Pas étonnant qu’un vélo arrive à faire mieux…

Pas convaincu ? Faites le test !

Le vélo urbain, c’est culturel. On n’est pas aux Pays-Bas !

C’est vrai qu’il est plus facile de s’y mettre dans un pays où le vélo est pris en compte par tout le monde (automobilistes, aménageurs de la voirie…). Mais c’est faisable partout ! Depuis quelques années, on voit de plus en plus de cyclistes dans nos villes, et la culture du vélo commence à s’y répandre. Plus nous sommes nombreux, plus nous sommes prix en compte. Alors rejoignez le mouvement !

Le vélo, c’est fatigant.

Faire du vélo toute une après-midi est fatigant. Faire 3 km en ville, non. Vous irez plus vite qu’à pied, en dépensant moins d’énergie. Pas de quoi arriver en sueur au travail. Mieux ! Ne plus subir les bouchons et la recherche d’un parking vous économisera stress et fatigue !

Par ailleurs, ne faites pas l’erreur répandue de rouler avec des pneus sous-gonflés et une selle trop basse. Cela multiplie l’effort par deux ou trois !

Même avec un vélo bien réglé, il y a des montées et c’est fatigant.

Si une montée vous fait peur, il n’est pas interdit de descendre du vélo. En ville, les pentes raides sont rarement longues. Le peu de temps que vous passerez à pousser votre vélo n’est rien par rapport à celui que vous aurez gagné sur l’ensemble de votre trajet.

Par ailleurs, il existe des solutions pour affronter le relief sereinement : vélo avec suffisamment de vitesses et vélo à assistance électrique.

Mais je suis déjà fatigué après ma journée de travail. Je n’ai pas envie de pédaler.

A moins d’avoir un travail manuel pénible physiquement, votre fatigue est certainement plus liée au stress qu’à un épuisement physique. Vous vous sentirez bien mieux après avoir fait l’effort physique modéré que requiert le vélo plutôt que de vous être énervé dans les embouteillages ou entassé, debout, dans des transports en commun surchargés.

Mon trajet domicile-travail est un peu long. Je pourrais presque le faire à vélo, mais il me serait difficile d’arriver frais.

Pour se sentir frais après l’effort, la mise à disposition d’une douche par votre entreprise est bien entendu la solution idéale. Sinon, vous pouvez toujours emporter avec vous des vêtements de rechange. Et surtout, il est toujours possible de pédaler moins vite… Par ailleurs, le vélo à assistance électrique est là-encore une solution.

Faire du vélo en ville, c’est dangereux.

Non ! C’est faire de la voiture en ville qui est dangereux pour les vélos. À vous de savoir si vous voulez vous placer du côté des bons ou des mauvais.

Plaisanterie mise à part, statistiquement, il n’est pas plus dangereux de circuler à vélo que d’être piéton. Les statistiques d’accidents montrent que le deux-roues à moteur est dangereux. Mais rouler à vélo, est 8 fois moins dangereux, car les cyclistes roulent à vitesse modérée, et ont tendance à choisir les itinéraires où ils se sentent le mieux.

Pour terminer, ne négligez pas le danger de ne pas faire de vélo ! Le danger du manque d’activité physique est reconnu par les médecins. Le Docteur Hillman de la Policy Studies Institute à Londres affirme dans une étude de 1994 que la pratique du vélo augmente de deux ans et demie votre espérance de vie, risques d’accidents inclus.

Quelques règles à respecter : ne pas se mettre dans l’angle mort des poids lourds, faire attention au comportement des autres usagers et à leurs changements de direction, et ne pas frôler les voitures en stationnement dont les portières peuvent s’ouvrir brusquement.

Je comprends vos arguments mais j’ai peur ! Il n’y a pas assez d’aménagements cyclables.

Sur ce point, on ne va pas vous contredire mais plutôt vous proposer de nous rejoindre et de militer pour qu’il y en ait plus !

Mais même insuffisants, les progrès sont réels et il devient possible de faire n’importe quel trajet dans notre ville à vélo sans s’exposer au danger. Dans le pire des cas, on fait un détour si on a peur d’un point noir.

Par ailleurs, le meilleur aménagement est le nombre de cyclistes : lorsque les cyclistes sont nombreux, les automobilistes s’habituent à faire attention à eux !

Je circule beaucoup la nuit.

La nuit, il y a moins de voitures et la circulation est donc plus facile. Il suffit d’avoir un bon éclairage pour être vu. Par ailleurs, éviter de circuler en voiture la nuit est également bon pour la qualité du sommeil des citadins, qui se dégrade de façon dangereuse.

Je ne roule pas à vélo car je me le ferais voler.

Il vous suffit de bien l’attacher, et avec un antivol de qualité. Avant d’en acheter un, consultez les tests d’antivols de la FUB.

Mais ça ne protège pas mon vélo des intempéries et du vandalisme !

Alors demandez un local vélo adapté sur votre lieu de travail et d’habitation. Dans certains cas, c’est obligatoire. Demandez à ce que la loi soit respectée.

Renseignez-vous également sur les stationnement fermés et sécurisés pouvant exister près de chez vous, comme dans les parkings souterrains du centre-ville de Besançon.

En dernier recours, si vous n’avez pas de garage et que même votre voiture est dehors, achetez un vélo pliant et rangez-le dans votre voiture ! Pas convaincu ? Consultez ceci !

Mais je ne suis pas monté sur un vélo depuis 20 ans

Pas grave. Ça ne s’oublie pas. C’est comme le vélo.

Mais je n’ai pas de vélo !

L’investissement pour un vélo est modique et sans aucune mesure avec ce qui est nécessaire pour une voiture. Vous l’amortirez rapidement, vu le prix du litre de carburant.

Si vous n’avez pas les moyens d’acheter un vélo neuf (raison de plus pour arrêter de rouler en voiture), on trouve des vélos d’occasion pour presque rien sur les vide-greniers, chez Emmaüs ou dans les ateliers vélo associatifs qui peuvent vous aider à l’entretenir pour qu’il roule efficacement.

Vous venez de le dire. Le vélo, c’est bien pour les pauvres. Ce n’est pas digne de ma situation sociale.

Ce concept est quelque peu dépassé…

Aujourd’hui, arriver en costume-cravate à vélo est plutôt tendance, et si on peut avoir envie de posséder une grosse voiture confortable lorsqu’on a de l’argent, rien n’oblige à l’utiliser plus que nécessaire.

Alors bien sûr, si vous roulez en costume sur un VTT des années 90 rouillé, on va vous regarder bizarrement. Mais vous avez probablement les moyens d’acheter un vélo neuf de qualité, éventuellement à assistance électrique, qui soit à la hauteur de l’apparance soignée que vous souhaitez présenter. Non ?

D’accord, mais j’ai déjà acheté la voiture de mes rêves. Ce n’est pas pour me déplacer à vélo !

Si vous tenez à maintenir votre voiture adorée en bon état, ne l’utilisez pas sur des courts trajets urbains. Vous serez d’autant plus satisfait de la retrouver quand vous en aurez vraiment besoin. Un moteur s’use dix fois plus vite lorsqu’il est froid sur le premier kilomètre.
Les petits trajets urbains sont beaucoup plus éprouvants pour une voiture que de longs trajets sur route, et à kilométrage égal, une voiture qui n’aura pas fait trop de petits trajets en ville sera en bien meilleur état. C’est aussi en ville que l’on risque le plus les petits accrochages et les petites éraflures sur les carrosseries, qui déprécient votre voiture…

Oui, mais je dois aussi être propre et bien habillé(e). À vélo on se salit.

Le choix du type de bicyclette utilisée est important. En choisissant un vélo de ville avec des garde-boues et un cache-chaîne, vous ne craignez rien. Par ailleurs, les équipements de pluie adaptés aux cyclistes peuvent se porter par dessus ses vêtements de ville. On les enlève donc en arrivant.

Je suis soucieuse de mon apparence physique, et le vélo fait grossir les mollets.

Le vélo, ce n’est pas de l’haltérophilie ou du culturisme. Il faut chercher ailleurs pour obtenir des muscles surdimensionnés. En revanche, la pratique d’une activité physique modérée quotidienne favorise la bonne santé et évite la prise de poids.

Une de nos adhérentes nous racontait d’ailleurs qu’un automobiliste en cabriolet profitait d’un feu rouge pour la complimenter sur ses jambes. Après s’en être amusée et l’avoir complimenté sur sa belle voiture, elle l’a semé dans les bouchons.

Le vélo, c’est mauvais pour le dos.

Là encore, les idées reçues ont la vie dure. La position assise prolongée dans une voiture est bien plus mauvaise pour le dos. Le vélo est au contraire un très bon remède pour ceux qui ont des problèmes de dos, car l’appui sur le guidon soulage le dos. On retiendra néanmoins que la position sur le vélo est primordiale : sans une taille de cadre et une hauteur de selle adaptées, on peut s’exposer à des ennuis. Notamment aux genoux.

Mais on est tout de même mal assis. C’est inconfortable.

Tout dépend des selles et des vélos. Dans tous les cas, comme pour la fatigue, un trajet urbain de quelques kilomètres n’est pas suffisant pour qu’apparaisse la douleur aux fesses qu’on peut connaître après une longue balade à vélo.

A vélo, je ne peux ni écouter la radio, ni téléphoner.

Il n’y a pas de différence légale entre le vélo et la voiture sur le sujet du téléphone. Dans les deux cas, c’est interdit en tenant son téléphone à la main, mais autorisé avec un kit « mains libres », alors que ça reste très dangereux. Par contre, un cycliste a, contrairement à un automobiliste, l’avantage de pouvoir s’arrêter sans difficulté pour recevoir ou passer un appel. Et c’est encore ce qu’il y a de mieux à faire.

Pour la radio, rien ne vous l’interdit. Attention toutefois à rester réceptif aux bruits ambiants : un volume raisonnable est préférable pour votre sécurité (et pour ne pas endommager votre audition, aussi).

3/ Les bonnes raisons de ne pas faire du vélo.

Oui, ça existe.

Il y a des gens dont les besoins ne peuvent pas être satisfaits par le vélo pour différentes bonnes raisons : longs trajets à faire, grosse quantité de matériel à transporter, problèmes de santé…

Et ce sont parfois ces gens-là qui prendront la parole pour vous dire que vos histoires de vélo, c’est bien rigolo, mais ça ne répond pas à leurs besoins.

Il va donc vous falloir leur expliquer que vous ne vous adressiez pas à eux, car vous essayez de convaincre les gens de faire du vélo quand c’est possible ! Pas quand ça ne l’est pas… Évitez d’ajouter qu’un cerveau bien utilisé aurait permis de comprendre cette évidence tout seul. Même si c’est vrai et même si ça vous démange…

En revanche, faites remarquer à toute personne qui a une vraie bonne raison de circuler en ville en voiture, que si tous ceux qui le peuvent circulaient à vélo, il y aurait bien moins de bouchons et beaucoup plus de places de parking libres. Bref, que ça serait bon pour elles aussi, et qu’elles ont donc tout intérêt à tenir elles-même un discours pro-vélo et à respecter les cyclistes.

Face à un commerçant, ajoutez également que les cyclistes et les piétons sont leurs meilleurs alliés. En effet, ils fréquentent plus volontiers les petits commerces plutôt que d’aller jusqu’aux zones commerciales éloignées, et en particulier si la ville n’est pas plate ! Par ailleurs, achetant moins à la fois, ils reviennent plus souvent, et consomment au final davantage.

Les automobilistes, en revanche, vont de préférence dans les supermarchés dotés de grands parkings, qui sont l’ennemi premier du commerce de proximité.

Pour terminer, faites remarquer aux personnes qui se déplacent à la campagne, ou font des longs trajets, que parfois le vélo peut être utilisé, éventuellement combiné avec d’autres moyens de déplacements.

Si on ne va pas utiliser son vélo pour se rendre rapidement dans un village situé à 20 km, on peut en revanche l’utiliser pour une visite dans le village voisin, ou dans le même village.

Si on ne peut pas aller au travail à vélo à 50 km de chez soi, on peut, si une ligne de chemin de fer existe, se rendre à la gare de départ à vélo, puis se rendre à son lieu de travail à vélo depuis celle d’arrivée. Soit en embarquant son vélo dans le train, soit en en laissant un sur place. Il y a même de gens qui, habitant à la campagne et travaillant en ville, enchaînent voiture, puis train puis vélo. Ou comment utiliser chaque mode de déplacement là où il est le plus adapté. C’est ce qu’on appelle l’intermodalité.

Conclusion.

Face aux idées reçues et aux mauvais arguments, vous saurez désormais quoi répondre ! Ça ne devrait pas être difficile car les idées reçues sont toujours les mêmes. Toutefois, si nous en avions oublié une, signalez-la dans les commentaires.

Cet article est inspiré de plusieurs sources :

http://www.fubicy.org/spip.php?article31
https://www.citoyenparent.be/Public/mobilite/PopupPage.php?ID=8328
http://www.brusselslife.be/fr/article/idees-recues-sur-la-pratique-du-velo-a-bruxelles
http://www.mdb-idf.org/spip/spip.php?article20
http://www.infoenergie69.org/particuliers/agir-au-quotidien/la-mobilite/faisons-le-point/idees-recues-sur-le-velo
Le livre « Petit Traité de Vélosophie » de Didier Tronchet.
Nos expériences personnelles…

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