Echangeur rue de Dole

Incroyable, hallucinant !! Comment exprimer notre incompréhension totale face au vote de l’équipe municipale lors du conseil municipal du 23 mai : à l’unanimité des suffrages exprimés, l’équipe municipale a voté la réalisation d’une voie supplémentaire rue de Dole au niveau de l’échangeur qui mène à la zone commerciale de Châteaufarine et à Franois par la RD11.

Ces travaux coûteront la modique somme de 720 000€ TTC aux contribuables.

A l’heure où la France souhaite s’engager dans la lutte contre le réchauffement climatique, à l’heure où la loi d’orientation des mobilités est en discussion, comment peut-on encore investir de telles sommes dans des travaux aussi inutiles ? Comment des personnes censées peuvent-elles encore prendre de telles décisions ?

Le réchauffement climatique est là, il ne s’agit pas de dire on verra demain, chacun doit participer à sa manière, et ce n’est clairement pas en dépensant des sommes toujours plus importantes pour favoriser l’usage de la voiture que nous allons aller dans la bonne direction.

Au-delà des questions climatiques et environnementales, il est désormais reconnu par tous les urbanistes que la construction de nouvelles autoroutes ou l’augmentation du nombre de voies de circulation dédiées aux voitures ne résout pas le problème des bouchons, AU CONTRAIRE ! Ce phénomène étudié dès 1930 s’appelle la demande de trafic induite. Les premiers mois, évidemment, la circulation peut être meilleure localement, mais le problème peut aussi se déplacer. Et dans tous les cas, rapidement de nouvelles voitures se présentent et le problème se renouvelle et ceci indéfiniment. A tel point qu’aux États-Unis certaines autoroutes ont 26 voies ! A quel moment dit-on stop ? Et à Besançon pourquoi pas 3, 4, 5 voies de chaque côté ? Qui fixe la limite ? Va-t-on réinvestir 700 000€ dans 10ans parce qu’il y aura de nouveau des bouchons ?

Quelques jours avant la décision du conseil municipal de Besançon, un article du New-York Times traitait de cette problématique et se réjouissait que des villes comme Los Angeles prennent enfin conscience du problème de l’automobile.

http://carfree.fr/index.php/2018/05/18/les-voitures-sont-en-train-de-ruiner-nos-villes/#more-39625

Mais alors, que fait Besançon ? Nos élus municipaux conservent ils une mentalité digne des années 70-80 où la voiture toute puissante envahissait chaque mètre carré des villes ?

D’un autre point de vue, interrogeons-nous sur l’impact du doublement de cette voie d’insertion.

Imaginons que la circulation devienne plus fluide. Nous serons alors plus nombreux à aller faire nos courses à Châteaufarine. Et que deviendront  les commerces du centre-ville ? La création d’emplois lors de la création de zone commerciale est souvent mise en avant, mais en réalité elle entraîne la disparition des commerces de proximité dans les centre-villes et donc des emplois liés.

Et puis, en toute honnêteté que préférez-vous, le calme des rues piétonnes, ou le bruit permanent des moteurs des véhicules environnants ? Préférez-vous la vision d’une colline verte et boisée comme Chaudane ou un gigantesque parking recouvert de goudron et de voitures comme dans les centre-commerciaux qui se développent partout en France autour des villes?

Les gens qui ne connaissent pas le centre-ville de Besançon pensent que la ville est laide. Vous savez pourquoi ? Grâce aux  3 grandes zones commerciales qui encerclent la ville !!

Mais alors que faire face à ses insupportables bouchons ?

La solution est connue : il faut changer nos habitudes et accepter de quitter le cocon protecteur de la voiture. Il faut encore développer les transports en commun et les transports alternatifs comme le vélo. Les 720 000€ pourraient permettre de réaliser une nouvelle voie réservée au bus rue de Dole, développer les infrastructures cyclables à Besançon,  mettre en place des panonceaux permettant aux cyclistes de mieux se repérer…

J’entends déjà les mauvaises langues élever la voix en mettant en avant qu’on ne ramène pas un canapé tout neuf dans un bus. Mais nous n’inventons rien, les solutions sont déjà en place et fonctionnent dans de nombreuses villes dans le monde, la France est en retard ! Avec une vraie volonté politique, des alternatives à la voiture individuelle peuvent se mettre en place rapidement et permettre d’améliorer notre cadre vie tout en réduisant notre impact sur l’environnement.

Tout d’abord une grande partie des achats ne nécessitent pas forcément de voiture et peuvent être réalisés en bus ou à vélo. Pour les achats moyennement volumineux il est possible de faire appel à des coursiers en vélo-cargo, enfin pour les plus gros achats, au lieu que chacun ramène le meuble qu’il vient d’acheter, il est possible d’être livré par une camionnette qui mutualise les livraisons dont une partie des frais pourraient justement être pris en charge par la ville.

En réduisant l’utilisation de la voiture individuelle, les économies à réaliser sont gigantesques : coûts des infrastructures, coûts des soins liés à la pollution de l’air et aux accidents, nettoyage des façades…

Mais au fait, peut-être s’agit-il d’une simple mesure de sécurité?  Si c’était le cas, une réduction de la vitesse à 50 km/h sur la portion de la route de Dole comprise entre la RN57 et l’échangeur apporterait un gain en sécurité nettement plus important que l’agrandissement de l’échangeur et la proposition qui consisterait à réserver une voie aux bus va également dans ce sens.

Par conséquent, l’Association Vélo Besançon s’oppose fermement au doublement de la voie d’insertion de l’échangeur de Châteaufarine et souhaite que le projet soit annulé au profit du développement de solutions alternatives à la voiture individuelle.

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